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Libération

«Black Lives Matter» : le footballeur Colin Kaepernick continue d’enflammer l’Amérique

Publié le 04/09/2016 à 20h41

Le quarterback des San Francisco 49ers a refusé trois fois en deux semaines de se lever pendant le traditionnel hymne avant les matchs. Lors d'une rencontre à San Diego, jeudi, le joueur de football américain s'est même agenouillé pendant l'hymne. Colin Kaepernick a expliqué vouloir ainsi protester contre l'oppression de la communauté noire américaine. «Je ne vais pas afficher de fierté pour le drapeau d'un pays qui opprime les Noirs, a déclaré le quarterback de 28 ans. Il y a des cadavres dans les rues et des meurtriers qui s'en tirent avec leurs congés payés.»

Donald Trump, qualifié d'«ouvertement raciste» par Kaepernick, ne s'est pas privé de réagir, jugeant le geste du joueur «exécrable» et lui conseillant tout simplement de «chercher un pays mieux adapté».

Colin Kaepernick a aussi fait parler de lui pour… ses chaussettes. Jeudi, des photos du joueur arborant des chaussettes avec des cochons habillés en policiers ont circulé sur Internet. Le quarterback, qui a précisé avoir porté ces chaussettes à plusieurs entraînements avant sa prise de position publique, a expliqué que «les policiers sans scrupule qui occupent des positions importantes dans les départements de police, ne mettent pas seulement nos communautés en danger mais menacent aussi les policiers qui ont de bonnes intentions, en créant un environnement de tensions et de méfiance».

Des prises de position qui n’ont, bien sûr, pas plu aux forces de police. Devant le refus de la Ligue nationale de football américain et du club de s’excuser pour le comportement du joueur, le syndicat de police de Santa Clara a menacé de ne plus assurer la sécurité autour du stade Levi’s de San Francisco lors des prochains matchs.

Le quarterback, lui, s’est dit être prêt à intervenir dans des écoles de police et a annoncé qu’il donnerait 1 million de dollars à des organisations engagées dans l’amélioration des conditions de vie des plus pauvres. Quinze jours après sa première prise de position, les critiques contre lui se font moins virulentes. Plusieurs sportifs l’ont soutenu publiquement, comme l’ancien basketteur Kareem Abdul-Jabbar. La comparaison avec Tommie Smith et John Carlos, les coureurs qui avaient levé leur poing ganté de noir lors des Jeux olympiques de Mexico en 1968 pour défendre les droits des Afro-américains, est même devenue récurrente dans les médias.