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Libération

En 2015, 48 millions d'enfants «déracinés» dans le monde

Un rapport du Fonds des nations unies pour l'enfance (UNICEF) interpelle sur le nombre d'enfants migrants ou déplacés de force.

Des femmes et des enfants syriens s'apprêtent à traverser la mer Egée en direction de Lesbos, le 28 février 2016, depuis Çanakkale en Turquie, (Photo BULENT KILIC. AFP)
Publié le 07/09/2016 à 18h34

Deplus en plus nombreux, de plus en plus vulnérables. En 2015, près de 50 millions d'enfants étaient «déracinés» dans le monde selon un rapport publié par l'Unicef. Qui entend profiter de l'assemblée générale des Nations unies, à New York  entre le 20 et le 27 septembre pour attirer l'attention des chefs d’Etat sur l’urgence concernant la situation de ces enfants, qu'ils soient réfugiés ou migrants.

Le rapport intutilé It's about Child présente des données sur la dégradation de la situation de ces enfants, réfugiés forcés ou volontaires, les plaçant au cœur des crises migratoires. En 2015, alors que plus de 31 millions d'entre eux ont trouvé refuge dans un pays étranger, 17 millions se sont déplacés à l'intérieur de leur propre pays.

Le rapport insiste sur la fragilité croissante de ces enfants. Ceux non accompagnés sont parmi les plus exposés aux risques d’exploitation et d’abus par les trafiquants. L'an dernier, plus de 100 000 mineurs ont demandé, seul, l’asile dans 78 pays, soit trois fois plus qu’en 2014.

Pour la plupart, ils nécessitent une assistance humanitaire urgente. «Beaucoup risquent particulièrement d'être maltraités ou détenus, étant donné qu'ils ne possèdent pas de papiers, ne disposent pas d'un statut juridique précis et ne font l'objet d'aucun suivi systématique de santé », souligne l'Unicef. Par ailleurs, le pourcentage d'enfants placés sous la protection du haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a progressé de 77% sur les cinq dernières années.

Laviolence et la misère, première cause des déplacements

Les conflits armés sont la principale raison de ces migrations. Sept enfants sur dix qui cherchent l’asile en Europe viennent de Syrie, d’Irak ou d’Aghganistan, trois pays pris dans la tenaille de groupes terroristes et qui ont subi plusieurs séries de bombardements aériens ces dernières années, notamment de la part de la coalition internationale. Outre les guerres, le déréglement climatique, surtout en Asie, mais aussi l’extrême pauvreté, les violences perpétrées par des gangs et les conflits politico-militaires en Afrique amènent les populations à se déplacer.

Enfin, lors des six premiers mois de l’année 2016, près de 70 % des enfants ont trouvé refuge dans l’Union européenne. Mais c’est la Turquie, véritable carrefour entre l’Europe et le Moyen-Orient et l’Asie, qui accueille très probablement le plus grand nombre d’enfants déplacés dans le monde tandis que, proportionnellement à sa population, c’est le Liban qui a le plus de réfugiés.