La journée de dimanche a bien commencé pour Trump. Ses adversaires se délectaient certes d’une interview datée du 11 septembre 2001 dans laquelle il se félicitait de voir la Trump Tower devenir la plus haute de New York après la destruction des deux tours. Mais depuis le temps qu’il accumule bourdes, mensonges, injures, outrances et autres scandales, on sait bien qu’une énième casserole n’aura aucun un effet sur Teflon Donald. Pour Hillary Clinton, c’était une autre affaire. La veille, déjà, elle avait injurié les électeurs de son adversaire, une erreur qui faisait le miel du milliardaire.
Autant dire que les images de la candidate le genou à terre, accréditant les spéculations que la trumposphère alimente depuis des mois sur sa santé, ont dû le ravir. Chacun des gestes de Clinton sera désormais scruté, soupesé, analysé… Mais si les questions de santé deviennent centrales, Trump devra à son tour fournir son dossier médical, ce qu’il n’a pas sérieusement fait pour l’instant.
On ne saura pas avant le 8 novembre si le malaise de Clinton, ou plus précisément les conséquences de sa désastreuse communication, n’est qu’une péripétie ou s’il lui coûtera le fauteuil qui lui tend les bras. Mais deux choses sont certaines.
1) On attend toujours plus d’une femme : on présente d’abord déjà cette erreur comme un tournant de campagne alors qu’on minimise les bourdes de Trump. De plus, on voit comment à âge égal, la pression et les attentes sont inégales. Si on regarde froidement les données démographiques, Clinton a une espérance de vie plus longue que celle de son rival. Pas seulement parce qu’elle est plus jeune d’un an et demi, mais parce que les babyboomeuses américaines vivent en moyenne quatre ans de plus que les babyboomeurs. Pourtant, c’est à elle de prouver qu’elle est n’est pas si vieille…
2) Si Trump succède à Obama, on saura précisément à quel endroit, quel jour, et quelle heure l’alignement des étoiles a basculé. Un 11 septembre, à 9 heures du matin. Sacré symbole.