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La Fondation Trump sous le coup d'une enquête de la justice new-yorkaise

L'organisation caritative du candidat républicain à la présidentielle est soupçonnée d'avoir financé la campagne d'une procureure en Floride pour éviter une enquête sur la Trump university.

Le candidat républicain à la Maison blanche, Donald Trump, mardi 6 septembre. (Photo Alex Wong. AFP)
Publié le 14/09/2016 à 16h50

Donald Trump ne pourra plus lancer des piques contre la fondation de son adversaire Hillary Clinton, sans que ça ne lui retombe dessus. Mardi, ce fut au tour de sa propre fondation d'être visée par la justice. Le procureur général de l'Etat de New York (équivalent du ministre de la Justice à l'échelle de l'Etat), le démocrate Eric T. Schneidermann, a annoncé avoir ouvert une enquête sur l'organisme caritatif du candidat, évoquant des soupçons d'«irrégularités».

Le procureur s’intéresse plus particulièrement au don de 25 000 dollars (22 000 euros) que Trump a fait en 2013 à la procureure générale de Floride, Pam Bondi, alors en campagne, au moment où elle s’apprêtait à rejoindre Schneidermann pour enquêter sur les irrégularités de l’université Trump.

Trump et Schneidermann se connaissent bien. Le second a poursuivi pendant trois ans le premier à propos des programmes de l’Université Trump, l’accusant de «fraude pure et simple». Schneidermann affirme que les étudiants ont été escroqués de milliers de dollars avec de fausses promesses sur les contenus du cursus. L'affaire est toujours en cours.

Sur la nouvelle enquête du procureur de New York, Jason Miller, un des principaux conseillers de Trump dans sa campagne, crie à la manipulation politique : «Le procureur général Eric Schneiderman est un valet du parti [démocrate] qui a fermé les yeux sur la fondation Clinton pendant des années et soutient Hillary Clinton pour la présidence.»

La Fondation Trump doit faire face à une série d'accusations embarrassantes, dont celles du Washington Post, qui affirme que le candidat à la Maison Blanche n'a pas versé de dons à sa propre fondation depuis 2008. Parmi les irrégularités soulevées par le journal, l'achat par Trump d'un portrait de lui-même pour 20 000 dollars (17 800 euros), argent initialement réservé à des projets caritatifs. «Nous avons enquêté là-dessus et nous avons eu des contacts avec eux, a indiqué le procureur général. Nous avons ausculté la Fondation Trump pour être sûrs qu'elle respecte les lois régissant les organismes caritatifs de [l'Etat de] New York.»

Lemême jour, des membres démocrates de la Commission des affaires judiciaires de la Chambre des représentants ont réclamé, dans une lettre ouverte à la ministre fédérale de la Justice Loretta Lynch, une enquête sur les dons versés à Pam Bondi, disant que le don de Trump «aurait pu influencer» la décision de cette dernière de ne pas poursuivre l'enquête sur l'université de Trump.

«Après réception de ces fonds, Mme Bondi n'a pas voulu poursuivre l'enquête sur les intérêts financiers de M. Trump. Cet enchaînement prouve que ces versements ont peut-être influencé la décision de Mme Bondi de ne pas prendre part aux poursuites contre M. Trump, affirment les élus démocrates. Un certain nombre de lois pénales pourraient avoir été violées par une telle conduite.»

Pour le camp démocrate, ces multiples attaques sont un moyen de fragiliser Donald Trump alors qu'il remonte dans les sondages pour la présidentielle. Selon les derniers sondages, Hillary Clinton n'aurait, en moyenne, plus que 2 points d'avance sur son adversaire.