Nigel Farage a-t-il vraiment quitté la scène politique britannique ? Officiellement, il n'est plus le dirigeant du parti europhobe de l'Ukip depuis l'élection, ce vendredi, à sa succession de l'eurodéputée Diane James. Après avoir «tout donné au Ukip», après avoir «changé le cours de l'histoire britannique» - son parti a fait une campagne tonitruante pour le Brexit -, après s'être «débarrassé d'un Premier ministre» et «avoir récupéré son pays», Farage est décidé à «reprendre le contrôle» de sa vie. Pourtant, certains parient déjà sur un retour sur le devant de la scène. Après tout, au cours des dix dernières années, il a déjà démissionné à deux reprises de la direction du parti, avant de revenir très vite aux commandes. D'ailleurs, il a prévenu : il reste disponible. Voilà qui pourrait rendre la tâche de Diane James franchement compliquée. A 56 ans, cette ex-sympathisante du Parti conservateur est membre de l'Ukip depuis 2007. Elle y a lentement gravi les échelons et a réussi l'exploit de ne pas se brouiller avec Farage. Moins virulente que lui, Diane James l'a rejoint en 2015 en remportant un siège d'eurodéputée. Sa tâche s'annonce ardue. S'il a atteint l'objectif de sa vie politique, le Brexit, Farage laisse derrière lui un parti divisé, peu structuré. Mais Diane James, qui s'est dite dans le passé une grande admiratrice du président russe, Vladimir Poutine, se veut optimiste. Photo L.-O. AFP