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Libération

Angela Merkel fragilisée par les succès de la droite populiste

publié le 19 septembre 2016 à 20h11

La série noire se poursuit pour Angela Merkel. Son parti, la CDU, a réalisé dimanche le pire score de son histoire lors de l'élection du Parlement régional du Land de Berlin, avec 17,6 % des suffrages. «Si je le pouvais, je remonterais le temps de nombreuses années en arrière pour que nous puissions - le gouvernement fédéral et moi-même - mieux nous préparer à la situation à laquelle nous avons été confrontés à l'été 2015», a concédé la chancelière allemande lundi, faisant allusion à l'arrivée d'un million de réfugiés en quelques mois. Sous pression, elle a refusé de dire si elle se présenterait pour un quatrième mandat à l'automne 2017. Son concurrent - et partenaire au sein du gouvernement fédéral - le Parti social-démocrate ne s'en sort pas beaucoup mieux. Le SPD conservera la mairie de la capitale, mais accuse avec 21,6 % des voix une chute de 6,7 points par rapport à 2011. Le résultat de ce scrutin confirme le déclin des grands partis (CDU et SPD) au profit des petites formations, notamment l'AfD (droite populiste), qui a obtenu 14,2 %. Né voici trois ans contre les plans de sauvetage de l'euro, l'AfD s'enracine. A Berlin, les populistes, qui font désormais campagne contre l'islam et les réfugiés, ont su convaincre 70 000 ex-abstentionnistes. Mais aussi des milliers d'électeurs de la CDU, du SPD, de Die Linke et même des Verts. L'AfD est parvenu à briser un tabou de l'après-guerre : installer une force de droite populiste dans le paysage politique allemand. C'est aussi la première fois que le parti parvient à s'établir dans une grande métropole de gauche.