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Frappe

Raid contre un convoi humanitaire en Syrie : Washington accuse Moscou

Selon un responsable américain, deux bombardiers russes SU-24 étaient sur la zone au moment du bombardement, qui a fait une vingtaine de morts.
Un entrepôt de la Croix Rouge et du Croissant Rouge le lendemain du raid, le 20 septembre 2016, à Orum al-Kubra. (Photo Omar Haj Kadour. AFP)
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publié le 21 septembre 2016 à 7h30

Des avions russes sont vraisemblablement à l'origine du bombardement d'un convoi humanitaire en Syrie lundi, qui a provoqué un tollé international, a indiqué mardi un responsable américain. «Notre meilleure estimation est que ce sont les Russes qui ont mené cette frappe», a indiqué ce responsable, en indiquant que deux bombardiers russes SU-24 étaient sur la zone au moment du bombardement. Environ 20 personnes, dont un responsable du Croissant Rouge, ont trouvé la mort dans cette frappe.

Moscou et Damas ont démenti leur participation et un général russe a même mis en doute qu'il y ait eu un raid aérien. Le Kremlin a ensuite indiqué que l'armée russe «enquêtait» sur ce qui s'était passé près d'Alep.

Le convoi contenait notamment de l’aide sanitaire et de la nourriture de l’Unicef pour 50 000 bénéficiaires. Les camions transportaient aussi neuf tonnes d’aide médicale, dont des antibiotiques et du matériel chirurgical. L’ONU a suspendu mardi tous ses convois humanitaires en Syrie en attendant une nouvelle évaluation de la situation sécuritaire.

L'armée américaine enquête de son côté sur une frappe meurtrière de la coalition menée par les Etat-Unis samedi près de Deir Ezzor, qui visait le groupe Etat islamique mais a apparemment touché des soldats de l'armée syrienne, faisant 90 morts. L'enquête, confiée à un général américain, devra notamment dire «qui exactement nous avons frappé», a déclaré mardi le colonel John Thomas.

Les responsables américains reconnaissent que la coalition a peut-être frappé des soldats syriens près de Deir Ezzor. Mais ils soulignent toutefois que leur opinion n'est pas encore complètement faite. L'enquête devra dire «qui nous pensions viser […] et qui nous avons en réalité frappé», a expliqué le colonel Thomas. La frappe a été menée par des appareils des Etats-Unis, du Royaume-Uni, du Danemark et de l'Australie.

La Syrie replongeait mardi dans la guerre sous le regard impuissant de la communauté internationale réunie à l'ONU à New York. Une énième trêve péniblement imposée le 9 septembre par les Etats-Unis et la Russie a fait long feu sur le terrain, même si les dirigeants mondiaux tentaient de se convaincre qu'elle n'était «pas morte», comme l'a affirmé le chef de la diplomatie américaine John Kerry.