Le gouvernement britannique compte activer l'article 50, qui enclenchera formellement le divorce avec l'Union européenne, au début 2017, a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson. «Nous discutons avec nos amis et partenaires européens dans l'objectif d'envoyer la lettre de l'article 50 au début de l'année prochaine», a-t-il expliqué à la chaîne Sky News depuis New York, où il assistait à l'assemblée générale de l'Onu.
Le déclenchement de cet article est un préalable au démarrage des discussions entre Londres et l’UE sur les conditions de sortie du Royaume-Uni de l’UE et sa future relation avec les 27 Etats restants, censées durer deux ans. Mais Boris Johnson, qui a été l’un des hérauts du Brexit, estime que deux années ne seront pas forcément nécessaires.
«Dans notre lettre, nous exposerons certains paramètres sur la manière dont nous voulons avancer», a-t-il dit, ajoutant: «je ne pense pas que nous aurons nécessairement besoin de deux années pleines, mais attendons de voir comme cela se passe».
Réagissant aux propos de Boris Johnson, un porte-parole de Downing Street a cependant affirmé que la position du gouvernement n'avait pas changé, se contentant d'indiquer que l'article 50 ne serait pas activé avant la fin de l'année.
Depuis le vote des Britanniques pour sortir de l’UE lors d’un référendum le 23 juin, plusieurs responsables européens ont appelé le gouvernement britannique à enclencher rapidement l’article 50 pour lever l’incertitude qui pèse sur l’avenir de l’UE, sans succès.
Des bobards
Avant de rencontrer Theresa May à Londres jeudi après-midi, le président du Parlement européen Martin Schulz a lancé une nouvelle fois Londres un appel en ce sens. «Le Parlement européen souhaite le déclenchement le plus tôt possible de l'article 50, qui est une précondition pour ouvrir les négociations», a-t-il expliqué dans un communiqué.
Il a également souligné qu'il allait aussi répéter à Theresa May «que les quatre libertés du marché unique (européen) - biens, capitaux, services et personnes - sont d'égale importance».
Mais Boris Johnson a rejeté l'idée selon laquelle le Royaume-Uni devrait continuer à respecter la liberté de circulation des travailleurs européens s'il veut continuer à avoir accès au marché unique. «Ils veulent nous faire croire qu'il y a une contrepartie automatique entre ce qu'ils appellent accès au marché unique et liberté de mouvement. Ce sont des bobards», a-t-il affirmé. «Les deux choses n'ont rien à voir. Nous devons obtenir un accord de libre-échange tout en reprenant le contrôle de notre politique d'immigration», a-t-il ajouté.