Le conservateur Mariano Rajoy, actuellement aux manettes d'un gouvernement faible car intérimaire à Madrid, a de quoi se réjouir des législatives qui se sont déroulées dimanches soir dans deux régions très symboliques, dites «historiques» (avec une langue propre et des compétences spéciales) : le Pays basque et la Galice. Dans cette dernière, située au nord-ouest de la Péninsule, le scrutin a renforcé le statut de «fief conservateur». Le Parti Populaire (le PP) a en effet obtenu la majorité absolue au Parlement autonome avec 47, 54% des suffrages et 41 des 75 sièges. Le chef de l'exécutif régional tenant, Nuñez Feijoo, un des fidèles de Rajoy, se voit donc conforté dans ce bastion conservateur. Au Pays Basque, où le scrutin est largement gagné par les nationalistes modérés du PNV, le résultat des Populares est certes très modeste (10% des voix et 9 députés sur 75), mais cela était attendu et, surtout, le fiasco annoncé ne s'est pas produit.
Débâcle du parti socialiste
Ces résultats régionaux ont bien sûr des répercussions à l'échelle nationale. Depuis décembre 2015, soit neuf mois, l'Espagne vit dans un vide de pouvoir : après deux législatives, la dernière le 26 juin, aucun candidat n'a réussi à former une coalition. Deux fois gagnant, mais avec un résultat trop court, Mariano Rajoy se heurte au «no« du socialiste Sanchez. Si, d'ici un mois, le conservateur n'obtient pas le soutien, ou son abstention, de son rival socialiste, le pays court tout droit vers de nouvelles législatives sen décembre. Pour Rajoy, embourbé dans des scandales de corruption, ces résultats en Galice et au Pays basque lui indiquent de ne pas changer de cap. Du côté socialiste, en revanche, la débâcle électorale affaiblit considérablement Pedro Sanchez, le fringant candidat contesté dans ses rangs. Ce double scrutin régional pourrait l'obliger à démissionner, ou à convoquer un comité fédéral qui pourrait fort se retourner contre lui. En clair, Sanchez risque d'être détrôné ; le cas échéant, son successeur se décidera en faveur de Rajoy (ou non), seule condition à la formation d'un gouvernement national.