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Libération
Témoignages d'Alep

A Alep : «Elle avait un mois à peine, et on a réussi à l'extraire indemne des décombres !»

Alepdossier
«Libération» a choisi de donner régulièrement la parole aux habitants de la ville syrienne. Ils racontent leur quotidien dans un pays enlisé dans une guerre sans fin. Aujourd'hui, Abu Kifah, jeune secouriste.
En mai 2015, dans le quartier Al-Sukkar, à Alep. (Photo Hosam Katan.Reuters)
publié le 30 septembre 2016 à 16h46

«Quatre étages, c’était une maison de quatre étages qui s’est écroulée, touchée par un bombardement aérien. La petite devait être au plus haut. Elle avait un mois à peine. On a mis presque deux heures avec trois de mes camarades pour l’extraire petit à petit des décombres et des gravats. On entendait ses pleurs et on a réussi à arriver jusqu’à elle en dégageant pierre après pierre pour sortir son petit corps.

«Dès que je l'ai vue, je l'ai considérée comme ma propre fille. Je l'ai attrapée. Je l'ai serrée dans mes bras et j'ai couru vers l'ambulance. Là, je n'en croyais pas mes yeux de la voir vivante et remuante. Elle était indemne, même pas blessée ! Pas une blessure ! C'est miraculeux ! Grâce à Dieu. Je la tenais en pleurant et lui disais "ne pleure pas, ma petite" alors que moi, je pleurais plus qu'elle. Mes larmes coulaient sur son visage poussiéreux. J'ai été vraiment secoué.»