«Quatre étages, c’était une maison de quatre étages qui s’est écroulée, touchée par un bombardement aérien. La petite devait être au plus haut. Elle avait un mois à peine. On a mis presque deux heures avec trois de mes camarades pour l’extraire petit à petit des décombres et des gravats. On entendait ses pleurs et on a réussi à arriver jusqu’à elle en dégageant pierre après pierre pour sortir son petit corps.
«Dès que je l'ai vue, je l'ai considérée comme ma propre fille. Je l'ai attrapée. Je l'ai serrée dans mes bras et j'ai couru vers l'ambulance. Là, je n'en croyais pas mes yeux de la voir vivante et remuante. Elle était indemne, même pas blessée ! Pas une blessure ! C'est miraculeux ! Grâce à Dieu. Je la tenais en pleurant et lui disais "ne pleure pas, ma petite" alors que moi, je pleurais plus qu'elle. Mes larmes coulaient sur son visage poussiéreux. J'ai été vraiment secoué.»