L'Internet Corporation for Assigned Names and Numbers, qui assure la «gouvernance de l'Internet», devrait quitter le giron du département américain du Commerce et devenir, ce samedi, une organisation autonome et «internationalisée». Engagé par l'administration Obama après les révélations d'Edward Snowden, ce processus se heurte à la forte hostilité des représentants républicains au Congrès. Société à but non lucratif, l'Icann gère le système des noms de domaine et coordonne l'attribution des adresses IP (les adresses des machines sur le réseau). C'est elle, par exemple, qui décide de la création des noms de domaine dits «de premier niveau» : .com, .net, .fr… Aux Etats-Unis, cette réforme fait l'objet d'un affrontement entre d'un côté les démocrates et les géants de la Silicon Valley et, de l'autre, le sénateur du Texas, Ted Cruz, rejoint par Donald Trump. Pourquoi ces crispations ? «L'architecture de l'Internet est devenue à la fois un enjeu de sécurité majeur et un enjeu de souveraineté, explique Bernard Benhamou, secrétaire général de l'Institut de souveraineté numérique. Le fait même, pour un Etat, que le pouvoir sur une ressource technique comme un nom de domaine de premier niveau soit détenu par un autre Etat est un problème.»
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