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Libération

La Cour suprême américaine divisée face aux défis électoraux et raciaux

publié le 3 octobre 2016 à 20h51

La Cour suprême des Etats-Unis débute une nouvelle session judiciaire, coincée entre les enjeux électoraux de novembre et la nécessité croissante, pour elle, de s’exprimer sur le racisme inhérent au système judiciaire dénoncé par le mouvement Black Lives Matter.

Bien qu’elle soit peu connue de ce côté de l’Atlantique, la Cour suprême joue un rôle important. Les décisions prises à la majorité par les neuf juges qui la composent sont définitives. Seulement, depuis le décès du juge Scalia, le 13 février, la cour ne siège qu’à huit, dont quatre juges conservateurs et quatre progressistes. Cette situation a provoqué le blocage de plusieurs décisions majeures car l’institution n’a pas obtenu de majorité, laissant valides les décisions de justice des instances inférieures, notamment dans les différents Etats. Dans les heures qui ont suivi la mort du juge Scalia, le chef de file des sénateurs républicains, Mitch McConnell, a par ailleurs promis qu’aucun juge désigné par le président Obama n’obtiendrait d’audition ou de confirmation du Sénat avant la prise de pouvoir du nouveau président en janvier. Obama a tout de même proposé la candidature du juge Merrick Garland, connu pour ses prises de position centristes. Mais le Sénat n’a pas cédé. Si Hillary Clinton est élue et que le Sénat bascule en faveur des démocrates, elle pourrait choisir une personnalité plus jeune que Garland et plus progressiste.

Par ailleurs, cette cour pourrait se trouver dans une situation embarrassante si elle devait avoir à départager les candidats à la présidentielle, comme en 2000 où elle avait validé les votes contestés en Floride en faveur de Bush. Divisée, la Cour suprême va tout de même étudier plusieurs décisions de justice sensibles portant sur la discrimination raciale dans le découpage électoral et dans le système judiciaire.