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Libération

En Haïti, le bilan s’alourdit après le passage de l’ouragan Matthew

publié le 7 octobre 2016 à 21h41

Après le passage de l'ouragan Matthew, arrivé mardi au niveau d'Haïti et alors qu'il continue sa course vers la côte Est des Etats-Unis (où il a fait au moins un mort en Floride, tandis qu'Obama déclarait vendredi soir l'état d'urgence en Caroline du Nord), les autorités de l'île découvrent d'heure en heure la gravité des dévastations. Selon des responsables haïtiens de la protection civile, cités par Reuters, la tempête a coûté la vie à «plus de 572 personnes». Matthew est considéré comme un des ouragans les plus puissants qu'aient connu les Caraïbes depuis une décennie. Le département du sud d'Haïti, balayé pendant de longues heures par les vents et les averses torrentielles, a été le plus durement frappé par cet ouragan d'une grande violence. Une partie de l'île a été coupée des secours pendant plus de 48 heures après l'effondrement d'un pont entre Les Cayes, la troisième ville du pays, et Port-au-Prince, la capitale.

Ce bilan risque de s'alourdir, étant donné les difficultés qu'ont les équipes de secours et les autorités à atteindre toutes les communautés. Ainsi à Jérémie, chef-lieu du département de Grand'Anse, lourdement touché également, «80 % des bâtiments ont été rasés», selon l'ONG Care. La ville de 30 000 habitants «est complètement détruite», a affirmé Jean-Michel Vigreux, directeur de Care Haïti, cité dans un tweet. «Les accès sont complètement coupés et les gens seront bientôt à court de nourriture et d'argent.» Les Nations unies craignent une résurgence du choléra, présent dans le pays depuis 2010.

Mercredi, le président provisoire, Jocelerme Privert, a lancé un appel à l’aide internationale. Plusieurs organisations non gouvernementales sont présentes à Haïti depuis le terrible séisme de 2010. Handicap international a envoyé dès jeudi une équipe d’urgence pour évaluer les dégâts. Les Etats-Unis et l’Union européenne ont déjà commencé à débloquer de l’aide.

De nombreux habitants et des membres de la société civile locale, habitués à la présence de représentants de la communauté internationale, et notamment des Casques bleus des Nations unies, ont commencé, avec leurs propres moyens, à venir en aide à leurs compatriotes et à reconstruire les infrastructures détruites par Matthew.