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Libération

Bombardement au Yémen : carnage lors d’une cérémonie funéraire

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publié le 9 octobre 2016 à 20h11

Au moins 140 personnes ont été tuées et 525 blessées samedi par une attaque aérienne à Sanaa, la capitale du Yémen, selon l’ONU. Les frappes ont visé une salle publique où une foule était réunie dans l’après-midi pour une cérémonie funéraire.

Les rebelles houthis accusent la coalition menée par l'Arabie Saoudite, à laquelle participent une dizaine de pays. Les Etats-Unis ont annoncé l'«examen immédiat» de leur soutien à Riyad dans cette guerre qui dure depuis dix-huit mois entre les rebelles chiites houthis, soutenus par l'Iran, et la coalition, alliée du gouvernement yéménite reconnu par la communauté internationale. La France se contentant de demander «une enquête indépendante pour identifier les auteurs de l'attaque», souligne «l'urgence d'une solution politique». L'Arabie Saoudite, qui nie toute implication, s'est dit prête à associer Washington à une enquête «immédiate».

«Un avion a tiré un missile. […] Un deuxième appareil a bombardé le site», a indiqué un témoin. «C'est un crime contre l'humanité. […] Le régime saoudien est responsable», a lancé un autre témoin. Le maire de la capitale, Abdel Qader Hilal, figure parmi les morts, a indiqué la chaîne Al-Masirah. La cérémonie était organisée en hommage au père du ministre de l'Intérieur, Jalal al-Rouichène.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a exigé une enquête «rapide et impartiale». La coalition, qui agit au Yémen depuis mars 2015, avait déjà été accusée par des ONG de viser des civils. Après l'échec des pourparlers en août, au moins 14 personnes avaient été tuées dans les attaques d'une école et d'hôpitaux. En mars, le bombardement d'un marché avait fait au moins 119 morts. D'après l'ONU, au moins 6 700 personnes ont déjà péri dans ce conflit.

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