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Libération
Fuite

Pour le Trésor britannique, le «hard Brexit» ferait très très mal

Les analystes du gouvernement envisagent une chute du PIB pouvant aller jusqu'à 9,5% et un trou de 73 milliards d'euros dans les caisses du pays en cas de sortie du marché unique européen.
La Première ministre britannique, Theresa May, lors de son discours clôturant le congrès des Tories à Birmingham, le 5 octobre 2016. (Photo PAUL ELLIS. AFP)
publié le 11 octobre 2016 à 18h29

Le coût estimé du Brexit sur les finances du Royaume-Uni n'en finit pas de faire trembler le monde des affaires. Une fuite de documents destinés aux cabinets ministériels, dévoilée par The Times, montre que le Trésor lui-même table sur son scénario le plus pessimiste en cas de «hard Brexit», soit une baisse du PIB comprise entre 5,4% et 9,5% au bout de quinze ans si le pays rompait avec le marché unique de l'Union européenne. Ce qui, selon les analystes, se traduirait par un trou de 38 à 66 milliards de livres par an (42 à 73 milliards d'euros) dans les caisses de l'Etat.

Le document révélé par le Times est basé sur le rapport publié par le Trésor en avril, trois mois avant le référendum ayant mené le Royaume-Uni à faire sécession de l'Union européenne. Aujourd'hui, le Trésor maintient ses prévisions, qui avaient été jugées catastrophistes à l'époque par les partisans du Brexit. Il est même encore plus alarmiste, puisque le bas de la fourchette était alors «seulement» de 3,4% de réduction du PIB.

Depuis le début du mois, la Première ministre, Theresa May, laisse entendre que Londres pourrait, en même temps que sa sortie de l’Union européenne, quitter le marché unique européen et ses 500 millions de consommateurs, qui représentent actuellement 45% de ses exportations. Les produits britanniques pourraient alors être soumis à des droits de douane selon les règles de l’Organisation mondiale du commerce, ce qui affaiblirait considérablement les revenus du pays.