Cette fois, il est allé vraiment trop loin dans le trash. Le 7 octobre, la Toile s'enflamme suite à la sortie par le Washington Post, d'une vidéo montrant Donald Trump, en 2005, déblatérer un flot de propos sexistes et misogynes en confessant ses techniques de dragues, plus similaires à des agressions sexuelles qu'à un exercice de séduction. Outrée comme beaucoup d'internautes par ces révélations, l'auteure Kelly Oxford lance un appel à ses abonnés : ces derniers doivent tweeter leurs témoignages d'agressions et violences sexuelles via le hashtag #NotOkay.
Femmes : tweetez-moi vos premières agressions sexuelles. Ce ne sont pas juste des statistiques. Je commence : un vieux monsieur m'attrappe la «chatte» dans un bus de ville et me sourit. J'ai 12 ans.
Le truc c'est que l'appel fonctionne. En deux jours, #NotOkay est tweeté près de 10 millions de fois. Des femmes -mais aussi des hommes- citent en 140 caractères comment un ami, un membre de la famille ou même un professeur a pu abuser d'eux quand ils étaient jeunes. Les phrases sont courtes. Les mots sont crus.
Man exposes himself to me after masturbating. I was 15. #notokay
— Juliet Lives (@talldrinkofmilk) October 9, 2016
Raped fresh yr of college. Police said "don't mix beauty and booze" this is the first time I've publicly said that. #notokay
— Jillian Corsie (@JillianCorsie) October 8, 2016
Quelques jours après le lancement de ce #NotOkay, c'est un mouvement plus virulent et plus anti-Trump que jamais qui voit le jour sur Twitter : #PussyGrabsBack. Comprenez «les chattes mordent en retour» en référence aux propos de Trump sur les femmes dans la vidéo leakée : «Quand on est une star, elles nous laissent faire. On peut faire tout ce qu'on veut. Les attraper par la chatte» avait-il affirmé. Pour beaucoup de femmes, le prétendant à la Maison Blanche a clairement dépassé les bornes. Via ce nouveau hashtag, un mouvement féministe et anti-Trump est né. Les femmes affirment leur pouvoir et confirment leur orientation de vote au 8 novembre prochain.
Des T-shirt à l'effigie d'une chatte en colère, promettant de se venger le jour de l'élection ont même été créés dans le cadre de ce mouvement. Les fonds récoltés seront reversés à une association d'aide aux victimes d'agressions sexuelles.
No handshake meow pic.twitter.com/XEIAyM2eEy
— Jessica Bennett (@jessicabennett) October 10, 2016
Le logo du T Shirt diffusé par l'auteure féministe Jessica Bennett.
La chanteuse Kim Boekbinder, elle-même agressée sexuellement, a elle aussi souhaité réagir aux propos de Trump avec toujours ce même slogan : Pussy grabs back. Elle invite également à se venger au moment du vote.
Au niveau des sondages, la tendance se confirme, dans leur immense majorité, les femmes sont pro-Clinton. A 85% d'après Five Thirty Eight. Tendance inverse chez les hommes, dont 65% soutiennent le candidat républicain. Un fossé exceptionnel entre les hommes et les femmes: en 2012, les femmes avaient voté à 55% pour Obama, contre 45% des hommes.
BOOM: Incredible America. Blue vs Red. Women vs Men. A divided nation by @FiveThirtyEight pic.twitter.com/4VJkr8d95q
— Dominique Delport (@domdelport) October 11, 2016
Semaines après semaines, Donald Trump accumule les propos choquants et perd ses électeurs et même ses soutiens républicains. Plusieurs femmes de son parti, dont certaines de ses plus ferventes supportrices au Sénat ont même récemment décidé de l'abandonner dans sa course à la Maison Blanche.