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Libération
Témoignage

Alep : «Mes fils pleurent leur entraîneur de boxe»

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«Libération» a choisi de donner régulièrement la parole aux habitants de la ville syrienne. Ils racontent leur quotidien dans un pays enlisé dans une guerre sans fin. Aujourd'hui, Oum Ayman, mère de quatre enfants dans un quartier de l'est.
A Alep, le 6 octobre. (Photo George Ourfalian. AFP)
publié le 13 octobre 2016 à 16h05

«Les enfants l’appelaient "Captain Abou Hassan". Cet ancien prof de sport avait eu la formidable idée d’organiser des activités pour distraire les jeunes garçons malgré les bombardements. Il avait installé dans le sous-sol vide d’un immeuble en ruine, un ring de boxe en bonne et due forme. Comme il était entraîneur auparavant, il avait gardé plusieurs paires de gants de boxe de petites tailles. Les garçons entre 8 et 12 ans se bousculaient pour avoir leur tour. Ils attendaient parfois des heures en regardant les autres lutter. Cela défoulait la nervosité et l’agressivité accumulées à cause des bombardements et des drames que nous vivons.

Hier, on a appris que "Captain Abou Hassan", sa femme et ses deux filles sont morts dans leur maison touchée par un missile de l’aviation. C’était un homme si jovial et courageux. Un exemple pour les enfants. Mes deux fils de 9 et 11 ans sont inconsolables ! Comme tous les autres enfants et leurs parents.»

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