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Libération

Le suicide du Syrien arrêté en Allemagne complique l’enquête

Publié le 13/10/2016 à 20h11

Le Syrien, soupçonné de planifier un attentat à Berlin et qui s'est donné la mort par pendaison mercredi, ne présentait pas de risque de suicide «imminent», se sont défendues jeudi les autorités devant la polémique suscitée par cette mort qui paralyse l'enquête. Bien qu'un juge ait considéré que Jaber al-Bakr présentait un risque suicidaire, les autorités pénitentiaires de Leipzig (est) où l'homme de 22 ans était détenu n'ont, elles, pas détecté de «danger de suicide imminent», a expliqué leur patron, Rolf Jakob.

Le suspect, qui parlait mal l'allemand, avait été jugé «calme» par une psychologue «chevronnée» mais «sans expérience avec les terroristes», qui s'était entretenue avec lui via un traducteur. C'est pourquoi le degré de surveillance du suspect est passé d'un contrôle toutes les quinze minutes lors de son premier jour de détention lundi, à un toutes les trente minutes.

Le vice-chancelier allemand, Sigmar Gabriel, a déploré un «terrible incident» et a appelé à une enquête, de concert avec le ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière. Al-Bakr était en grève de la faim depuis son incarcération et aurait auparavant tenté de s'électrocuter. Son suicide va priver les autorités d'informations précieuses. «Cela aurait été bien qu'il déballe son sac, a regretté le procureur, Klaus Fleischmann. Nous ne savons pas s'il y avait quelqu'un derrière lui.» «Les investigations sont bien sûr rendues plus difficiles, et c'est un coup dur pour l'élucidation, qu'il s'agisse des complices, des organisateurs, d'un réseau» potentiels, a admis Thomas de Maizière.

Selon les autorités, Al-Bakr préparait un attentat contre un des aéroports de Berlin : 1,5 kilo de TATP, un explosif prisé de l'organisation Etat islamique, avait été retrouvé dans son logement. Il aurait pu passer à l'acte «dès cette semaine».