«Je suis agriculteur depuis trente ans. Quand le soja transgénique est arrivé, beaucoup n’avaient pas confiance, mais on nous a poussés à le cultiver. Ça paraissait plus simple de contrôler les mauvaises herbes avec un seul produit : le glyphosate. Depuis dix ans, j’ai décidé de me tourner vers l’agroécologie, même si je n’ai trouvé personne pour bien me conseiller. Aujourd’hui, j’ai 50 hectares de culture biologique sur un total de 150 hectares.
«Pas facile de changer de modèle. Il faut disposer d’outils spécifiques, réapprendre à communiquer avec la nature et retrouver la fertilité naturelle du sol. Et tout cela coûte cher. La seule aide dont nous bénéficions vient d’un groupe de courageux producteurs biologiques, baptisé "Pampa Organica", au sein duquel nous partageons nos expériences.
«J’ai décidé de m’orienter vers le bio par acquis de conscience. D’autant plus lorsque les problèmes de mauvaises herbes résistantes et de nouvelles plantes envahissantes ont commencé, à cause de l’utilisation répétée de glyphosate. Personne ne nous a avertis de cela, ni des impacts sur la santé. Il est important que le monde sache ce qui se passe pour les producteurs argentins et pourquoi il y a encore une résistance à sortir du modèle agroindustriel toxique.»