En 2015, 45 000 ressortissants des Etats du «Triangle nord» d’Amérique centrale (Guatemala, Honduras et Salvador) ont demandé l’asile dans d’autres pays, pour fuir une criminalité endémique chez eux, révèle un rapport d’Amnesty International. Docteur en science politique rattaché au Centre d’études et de recherches internationales (Ceri), Kevin Parthenay tire les enseignements de l’étude.
Qu’apporte de nouveau le rapport d’Amnesty ?
C’est un travail très sérieux par sa méthodologie, un outil précieux pour la compréhension des mouvements migratoires. Surtout, il pointe les manquements des trois pays à garantir la sécurité de leurs citoyens, alors que depuis dix ans, on insistait sur les causes externes, notamment l’effet des expulsions de membres de gangs par les Etats-Unis.
Les gouvernements de droite comme de gauche ont échoué à juguler la violence. Pourquoi ?
Ce n’est pas la couleur politique qui est en cause, mais la faiblesse de l’Etat, son incapacité à assumer ses fonctions régaliennes. Au Guatemala, au Salvador et au Honduras, il n’y a pas eu de consolidation de l’appareil étatique. Des pans entiers du territoire échappent à son contrôle. Et la justice n’est pas en mesure de faire son travail.
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