La vidéo est postée sur Twitter à 17 h 43 lundi par un Irakien embarqué avec les forces régulières près de Mossoul. On y voit un soldat tirer à l’arme lourde. Un autre homme suit avec son téléphone portable le trajet du projectile. Sur les réseaux sociaux, on assiste depuis quelques mois, et singulièrement autour de Mossoul, à ce duo de militaires : un qui tire, un qui filme.
#MosulOp:
— H. Sumeri (@IraqiSecurity) October 17, 2016
Great footage from clashes south of #Mosul. #Iraq's forces have captured more than a dozen villages today. pic.twitter.com/sMpVg0o39B
Photos et vidéos sont postées en direct sur Twitter à la fois de façon anarchique par des observateurs isolés et de manière très cadrée par les services de communication des armées sur place (voir par exemple le compte @Kurdistan_Army). Le selfie d'un pilote à bord de son avion est ainsi posté sur le compte de l'armée irakienne, retweeté peu après par celui de la coalition internationale. Dans ce flux disparate marqué du hashtag #MosulOps (pour «opérations de Mossoul»), la propagande se déroule en live. Les médias suivent le mouvement : les journalistes tweetent leurs reportages, à l'instar de Kareem Fahim (Washington Post) ou du reporter indépendant français Samuel Forey, qui racontait lundi en direct son trajet vers Mossoul dans un tank, problèmes de réseau compris. Al-Jezira utilise Facebook Live pour des duplex depuis un camp de réfugiés, tandis que la chaîne RT (ex-Russia Today) allait jusqu'à proposer de suivre un assaut sur Periscope.
Cette nouvelle couverture de la guerre nécessite, plus que jamais, de réelles précautions : s’assurer que tel soldat est vraiment sur place, que tel journaliste est embarqué avec une armée et laquelle, si son média est fiable, son compte certifié… Le suivi d’une guerre à laquelle nous assistons en temps direct et à des milliers de kilomètres depuis nos portables, alertés par un push ou en déroulant nos timelines, oblige à bien identifier qui parle. Et d’où.