Surprendre par le lieu, le temps et la cible de ses attaques, reste un ressort essentiel de la stratégie de l’Etat islamique. Les assauts spectaculaires lancés par ses hommes vendredi à l’aube à Kirkouk (sud-est de Mossoul) en sont un nouvel exemple. Des dizaines de combattants jihadistes ont surgi en divers points de la ville contrôlée par les forces kurdes irakiennes. Au moins cinq kamikazes ont fait exploser leurs bombes contre des bâtiments gouvernementaux, dont le QG de la police, des check-points et des patrouilles. Une centrale électrique en cours de construction par une société iranienne à la périphérie nord de Kirkouk a été également ciblée. Et seize de ses employés, dont cinq Iraniens, ont été tués selon le ministère irakien de l’Energie. En quelques heures, des affrontements dans les rues entre jihadistes et forces de sécurité kurdes ont transformé Kirkouk en champ de bataille. Alors qu’en milieu de matinée, le gouverneur de la ville déclarait que la situation était sous contrôle, les combats se sont poursuivis dans la journée. Perçue comme une tentative de diversion de l’Etat islamique en pleine offensive internationale contre son bastion de Mossoul, cette contre-attaque montre que l’organisation jihadiste conserve de dangereuses capacités d’action hors des territoires qu’elle contrôle.
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