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Libération
Reportage

«Si Trump ne gagne pas, le peuple américain fera entendre sa voix»

publié le 23 octobre 2016 à 19h31

Une longue file d'attente serpente sur la pelouse du club sportif de Newtown, petite ville de Pennsylvanie où Donald Trump tient un meeting ce vendredi soir. Excités et joyeux, des milliers de partisans du candidat républicain patientent pour passer les contrôles. «Je m'appelle Matt Fletcher et je pense que Hillary Clinton devrait être en prison et Donald Trump président», balance d'emblée ce supporteur de 49 ans aux fines lunettes ovales.

Le milliardaire vient pourtant de vivre plusieurs semaines catastrophiques. Après la révélation de ses propos sexistes de 2005, une dizaine de femmes l'ont accusé d'abus sexuels. De nombreux républicains l'ont désavoué. Et les sondages le donnent largement battu. «Ils sont totalement faux. De nombreux électeurs de Trump n'osent pas le dire mais une fois dans l'isoloir, ils voteront pour lui», assure Wendy Miley, 55 ans, employée dans un magasin de pièces automobiles. En grande difficulté Trump ne cesse d'agiter le spectre d'une «élection truquée». Et ses fans adhèrent : «Le jour du scrutin, les démocrates vont remplir des bus entiers d'immigrants illégaux et d'habitants des quartiers défavorisés. Ils vont les payer et les transporter pour aller voter», garantit Matt Fletcher.

«Si Donald Trump ne gagne pas, le peuple américain fera entendre sa voix», estime Ken Poolton, grutier d'une cinquantaine d'années. Jusqu'où serait-il prêt à aller pour protester ? «La première chose à faire, ce serait que tout le monde arrête de payer ses impôts. Nous, le peuple, contrôlons le gouvernement et non l'inverse. Je crois qu'on devrait aller à Washington et virer tous ces gens.»