Une avance à deux chiffres. Dans un sondage ABC News-Washington Post publié dimanche, Hillary Clinton creuse l'écart avec son adversaire, qu'elle devance désormais de 12 points. Le refus de Donald Trump, lors du débat qui les a opposés mercredi dernier, de s'engager à accepter le résultat de l'élection présidentielle du 8 novembre passe mal dans l'opinion, attachée aux règles démocratiques. Hillary Clinton le sait et elle a encore enfoncé le clou dimanche, traitant Trump de «mauvais perdant». Désormais, l'enjeu pour la démocrate est de plier le match de la présidentielle en distançant largement son adversaire. Mais aussi de faire basculer le Sénat dans son camp.
Dimanche, lors d'un meeting à Raleigh, en Caroline du Nord, elle a harangué les électeurs pour qu'ils aillent voter avant le 8 novembre grâce au système du «early vote», répandu aux Etats-Unis. En creusant son avance dans des «swing states» (Etats décisifs), elle pourrait éliminer toute possibilité pour Trump de rattraper son retard à la dernière minute.
Depuis cet Etat acquis aux républicains, elle a également appelé ses supporteurs mais aussi tous les électeurs consternés par les frasques du milliardaire à voter démocrate lors des élections partielles pour le Congrès (Sénat et Chambre des représentants réunis) qui ont également lieu le 8 novembre. Selon le site Politico, l'issue de ce scrutin ne se jouerait plus que dans six Etats : le Nevada, la Pennsylvanie, le New Hampshire, la Caroline du Nord, le Missouri et l'Indiana, Etats historiquement conservateurs.
Pour récupérer la majorité au Sénat, perdue en 2014, les démocrates doivent obtenir quatre sièges supplémentaires. Le Wisconsin et l'Illinois leur étant acquis, il leur suffit d'en gagner deux pour contrôler le Sénat. Une victoire qui pourrait s'avérer de courte durée, selon une analyse du Washington Post. L'instance est en effet renouvelée au tiers tous les deux ans. En 2018, les sièges concernés sont à forte majorité démocrate : 25 contre 8 républicains. Or, lors de ces élections de mi-mandat, le scrutin est généralement favorable à l'opposition. Les démocrates pourraient donc perdre le Sénat deux ans après le début de la présidence Clinton.