La police allemande a lancé mardi une opération antiterroriste de grande ampleur dans cinq régions simultanément. De Hambourg à Munich, l'opération a été menée dans plus d'une dizaine de villes par les forces spéciales et de police. Leur cible : des réseaux de financement du terrorisme et un Tchétchène de nationalité russe de 28 ans. Il était soupçonné de vouloir commettre un attentat et d'avoir voulu se joindre aux milices de l'Etat islamique (EI) en Syrie. Au total, dix hommes et trois femmes, tous demandeurs d'asile russes originaires de Tchétchénie, ont été interpellés. «Nous cherchons à savoir si des flux d'argent ont servi à financer le terrorisme», a expliqué à l'agence de presse allemande DPA le porte-parole du procureur à Gera, dans la région de Thuringe. D'immeubles HLM en foyers de réfugiés, ce que les camions de la police ont rapporté, ce sont surtout des caisses de documents. Tous les suspects ont été relâchés rapidement après leurs interrogatoires. «Nous n'avions pas de mandat d'arrêt», a commenté la porte-parole de la police criminelle. Le bilan de l'opération n'était pas encore public mardi en fin de journée. Pour l'heure, l'enquête n'a pas établi de risque concret d'attaque, ont précisé les autorités.
L'opération s'est concentrée essentiellement dans des villes du Thuringe, une région de l'Est de l'Allemagne. C'est également dans cette partie du pays que s'est déroulée l'affaire du présumé terroriste Jaber al-Bakr, réfugié syrien soupçonné d'avoir voulu commettre un attentat à Berlin. Une commission d'experts vient de lancer une enquête sur les conditions de sa fuite lors de sa tentative d'arrestation à Chemnitz, le 8 octobre. Traqué pendant un week-end par la police, il avait finalement été arrêté grâce à l'intervention de deux de ses compatriotes. Avant de se suicider en prison à Leipzig.
Depuis ce raté, les politiques allemands se renvoient la balle, critiquant le manque de coordination lors de l'opération. La police du Land de Saxe est particulièrement dans le collimateur de la commission d'enquête. «Des manquements comme ceux constatés en Saxe ne doivent pas se reproduire», a prévenu le porte-parole du SPD pour les affaires intérieures au Bundestag. Les autorités du Thuringe espèrent que l'épluchage des documents saisis mardi puisse redorer l'image des polices régionales.