La phrase
Hillary Clinton : «Je veux être la présidente pour tous, ceux qui votent pour moi et ceux qui votent contre moi»
C'est un classique d'après victoire. Hillary Clinton a pris un peu d'avance, en annonçant ce lundi qu'elle «[voulait] être la présidente pour tous [les Américains]», alors que la campagne a été riche en petites phrases, controverses et propos haineux. «La mission devant moi est de rassembler le pays», a ajouté la candidate démocrate, en accusant Donald Trump d'avoir «exacerbé» par sa rhétorique les «fractures et les divisions» dans le pays. Lequel ne s'est pas privé de répondre, indirectement : une victoire républicaine marquerait la fin de «l'establishment corrompu de Washington», a-t-il dit lundi.
Le tour de vis
Donald Trump prié d'arrêter de tweeter
Donald Trump, c'est une parole, une polémique (ou presque). Alors à la veille du scrutin, son équipe de campagne a décidé de lui couper l'accès à Twitter, rapporte la presse américaine. Histoire d'éviter que le candidat ne tweete l'insulte/le non-sens de trop – même chez les républicains, ce que l'on qualifie poliment de «franc-parler» ne passe pas toujours. Selon le New York Times, cité par 20minutes, l'autre objectif de ce tour de vis est de «confisquer à Hillary Clinton l'une de ses armes les plus puissantes [c'est-à-dire les] éruptions d'autosabotage de Donald Trump, qui ont sapé sa propre candidature de manière répétée». La candidate démocrate n'a en effet, bien souvent, pas grand-chose à faire pour tourner les propos de son adversaire en ridicule, comme le 4 novembre dernier, quand elle a retweeté le message d'une journaliste qui rapportait les propos de Trump («On m'a déjà qualifié d'"environnementaliste", si vous pouvez le croire»), l'assortissant d'un limpide : «Nous ne pouvons pas».
La fausse alerte
Trump brièvement évacué d'un meeting
Donald Trump, en meeting à Reno, dans le Nevada samedi soir, a brièvement été évacué de la scène par les services de sécurité, après qu'un incident a éclaté dans la foule.
BREAKING - Donald Trump évacué de scène lors d'un meeting à #Reno #Nevada https://t.co/FoSi5B7NRV pic.twitter.com/fLzCFchZxR
— CNN France (@CNNFrancePR) November 6, 2016
Selon plusieurs témoignages, quelqu'un aurait crié «il a un flingue», provoquant un mouvement de panique dans la foule et l'évacuation du candidat républicain. Un homme a rapidement été interpellé par les forces de sécurité. En réalité, le suspect, Austyn Crites, n'était pas armé et a été rapidement libéré. Dans une interview à NBC News, il s'est présenté comme étant républicain mais a déclaré ne pas soutenir Donald Trump. Lors du meeting, il a sorti une pancarte clamant «Les Républicains contre Trump», ce qui aurait agacé plusieurs partisans. Il aurait été jeté à terre et roué de coups avant que quelqu'un ne crie «flingue» et que les services de sécurité n'interviennent.
Donald Trump est revenu sur scène quelques minutes plus tard. «On n'a jamais dit que cela allait être facile pour nous. Mais personne ne nous arrêtera jamais», a-t-il clamé. Dans un communiqué diffusé peu après l'incident, il a également remercié le Secret Service, les forces de l'ordre de Reno et l'Etat du Nevada pour «leur réponse rapide et professionnelle».
Statement from the @realDonaldTrump campaign on tonight's incident in Reno pic.twitter.com/cIQAE7jVf5
— KRNV (@KRNV) November 6, 2016
Le chèque
Le Qatar aurait versé 1 million de dollars à la Fondation Clinton
Nouvelle révélation dans l'affaire des emails diffusés par WikiLeaks. La Fondation d'Hillary Clinton aurait reçu un don d'un million de dollars (900.000 euros) du Qatar, alors qu'elle était secrétaire d'Etat. Une somme que la candidate démocrate n'aurait pas déclarée auprès du secrétariat d'Etat, comme elle s'était promis à le faire. Selon un courriel adressé par la fondation à John Podesta, le directeur de campagne d'Hillary Clinton et diffusé par WikiLeaks le mois dernier, des responsables politiques qataris s'étaient engagés en 2011 à verser cette somme pour le 65e anniversaire de Bill Clinton. Le chèque devait lui être remis en personne l'année suivante. Selon Reuters, la Fondation a annoncé qu'elle n'accepterait plus de dons en provenance de gouvernements étrangers si la candidate démocrate était élue.
Le soutien de poids
Hillary Clinton était présente vendredi soir à Cleveland (Ohio) pour un concert organisé par Beyoncé et Jay Z, où étaient également présents Chance the Rapper et Big Sean. «Je veux que ma fille grandisse en voyant une femme diriger son pays, a déclaré la reine du R&B. C'est pourquoi je suis avec elle.» Hillary Clinton a quant à elle décrit Beyoncé comme «une femme qui est une inspiration pour beaucoup d'autres».
Les sondages
Clinton remonte au général, mais Trump s'améliore dans les swing states
Les sondages semblent s'embellir pour Clinton concernant le vote populaire. Elle remonte à 47% des sondés selon un sondage Washington Post-ABC, quand Trump retombe à 44%. Mais la situation n'est pas aussi avantageuse pour la candidate démocrate dans les swing states. Selon le Washington Post, l'Ohio et l'Arizona pencheraient pour le candidat républicain.
La première
Un discours en espagnol pour le candidat à la vice-présidence Kaine
Certes, l'Arizona a toujours voté pour les Républicains depuis 2000, mais les latinos s'y abstiennent en nombre. Un pari pour Tim Kaine, qui a fait un discours intégralement en espagnol. Une première. Moquant les tentatives de Donald Trump à s'attirer le vote latino – en postant sur Twitter une photo de taco, il va même jusqu'à le qualifier de payaso, un clown.
Les impatients
Les files d'attente s'allongent pour le vote anticipé
Le vote aura lieu un mardi, et de nombreuses personnes ne pourront se déplacer. Il existe pour eux la solution du vote anticipé. Surtout qu'il ne s'agit pas seulement de départager Donald Trump et Hillary Clinton. Aux Etats-Unis, l'election day est aussi l'occasion de voter son représentant (l'équivalent du député), son sénateur, les membres du gouvernement local, et de donner son avis sur des questions de politique locale… Les files d'attente s'allongeait donc dans tout le pays, notamment à Washington.
Lire notre reportageA Washington, on se presse pour élire la «première femme présidente»
Le come-back
Bernie Sanders à la rescousse d'Hillary Clinton en Caroline du Nord
«Strong together», c'était le slogan -et mot d'ordre- affiché de part et d'autre de la scène où se tenait jeudi Hillary Clinton, accompagnée du chanteur Pharrels Williams, mais aussi de son ancien rival, Bernie Sanders. Une unité de mise dans cet Etat clé, où selon les derniers sondages, Donald Trump est donné vainqueur. Après une accolade maladroite, le sénateur du Vermont a prononcé un long discours où il a fait remarquer que la campagne n'était «pas au sujet d'Hillary Clinton», mais bien sur une série de questions pour lesquelles ils ont fait campagne. «Ce n'est pas un concours de personnalité», a rappelé Sanders. Nous ne votons pas pour le président de l'école secondaire. Nous allons voter pour le chef le plus puissant du monde». Le sénateur est ensuite revenu sur des arguments déjà usés lors de la primaire démocrate : priorité aux classes ouvrières et moyennes et instauration d'un salaire minimum plus élevé.
Le raté
Le discours de Melania Trump fait un flop
Les discours, ce n'est vraiment pas la tasse de thé de la possible future First Lady. Six mois après s'être fait remarquer à la Convention républicaine pour avoir plagié Michelle Obama, Melania Trump a de nouveau été moquée après son intervention solo jeudi à Berwyn, en Pennsylvanie. Après avoir soutenu son mari, qui elle l'assure «respecte les femmes», Melania Trump a promis de faire de la lutte contre le cyber-harcèlement sa priorité. «Ce n'est jamais acceptable qu'un garçon ou une fille de 12 ans soit moqué, harcelé ou attaqué. C'est terrible quand ça arrive dans la cour de récréation mais c'est absolument intolérable quand c'est fait par une personne sans nom qui se cache sur Internet», s'est-elle émue.
[Discours à partir de 6’00, ABC News]
Une déclaration aussitôt moquée sur Twitter, où les internautes n’ont pas manqué de rappeler la fâcheuse tendance de son mari à insulter à tout va.
Hey, Melania Trump, let me introduce you to Donald Trump & all the people, places & things he's insulted since declaring. #bully #bullying pic.twitter.com/V3BRHMRg1q
— Alamo_On_The_Rise 😷🇺🇲 (@AlamoOnTheRise) November 3, 2016
«Hey Melania Trump, laisse-moi te présenter Donald Trump et toutes les personnes, lieux et choses qu'il a insultés depuis qu'il a annoncé sa candidature», a lancé cet internaute, en référence à la compilation réalisée par le New York Times de toutes les insultes lâchées par le candidat républicain sur son compte Twitter depuis juin 2015.
«Si Melania Trumps veut lutter contre le cyber-harcèlement sur les réseaux sociaux, elle devrait commencer par changer le mot de passe du compte Twitter de son mari.»
Le soutien
Barack Obama mobilise les troupes en Floride
Devant des milliers de militants démocrates rassemblés jeudi au sein de l’université de Floride, un «swing-state», le président américain a souligné une nouvelle fois le danger que représenterait l’arrivée du candidat républicain à la Maison Blanche, et a fait l’éloge d’Hillary Clinton.
A lire aussi : le compte rendu de notre envoyé spécial à Miami : Contre Trump, Obama enchaîne les punchlines en Floride
Les sondages
Clinton n’est plus quà 1,7 point d’avance de Trump pour le vote populaire
L'après-coup de la réouverture de l'enquête du FBI sur les emails de la candidate démocrate Hillary Clinton se fait pleinement sentir dans les sondages nationaux, une semaine après l'annonce de James Comey, le chef du Bureau. Selon l'aggrégateur Realclearpolitics, la candidate démocrate n'aurait plus qu'1,7 points d'avance sur son adversaire, sur le plan national et pour le vote populaire. Selon les dernières estimations publiées le 3 novembre par CBS/New York times, Clinton aurait 3 points d'avance (pour 11 pts le 19 octobre). La réouverture de l'affaire des emails rendrait 8% des démocrates moins enclins à voter pour Clinton, de même pour 35% d'électeurs qui se déclarent indépendants.
En ce qui concerne le vote des grands électeurs (celui qui compte), le site de sondages Fivethirtyeight donnait, jeudi, 65,6% de chances à Hillary Clinton de remporter la présidentielle (pour 88% le 17 octobre). La Floride, la Caroline du Nord et le Nevada, trois états déterminants ("swing states") pencheraient maintenant du côté de Trump. Ce n'était pas le cas en début de semaine.
Le renoncement
Une nouvelle affaire d’agression sexuelle émerge contre Trump
«La femme qui a poursuivi Donald Trump pour viol sur mineur va s'exprimer pour la première fois, aujourd'hui, avec sa nouvelle avocate», annonçait, mercredi, un communiqué du cabinet d'avocats Bloomfirm. «Il y a plus de quatre mois, une femme utilisant le pseudonyme de "Jane Doe" a poursuivi devant la justice Donald Trump pour une série d'agressions sexuelles» qui auraient eu lieu lors des fêtes à New York en 1994, dans une des demeures du milliardaire Jeffrey Epstein. «Jane Doe avait alors 13 ans», décrit le communiqué. Selon Politico, dans sa plainte, la jeune femme a décrit avoir été violée à plusieurs reprises par le milliardaire, dont une fois alors qu'il l'aurait attachée à un lit. Elle menait, à cette époque, une carrière de mannequin.
L'événement aurait pu faire basculer de nouveau une des plus chaotiques élections présidentielles de l'histoire de Etats-Unis, mais la conférence de presse a été annulée au dernier moment. «Jane Doe a reçu de nombreuses menaces aujourd'hui, a expliqué son avocate, hier. Elle a trop peur pour témoigner à visage découvert.» Plusieurs plaintes ont été déposées cette année, dans différents états, pour des accusations d'agressions sexuelles répétées contre Donald Trump, mais aucune n'a, pour l'instant, abouti.
«Notre site a planté. Désolée. Voici le lien vers la plainte en cours de Jane Doe.» — Lisa Bloom (@LisaBloom) 2 novembre 2016
Our website crashed. Apologies. Link to Jane Doe's operative amended complaint. https://t.co/NYXCDf77mY https://t.co/Iu0vplv0PG
— Lisa Bloom (@LisaBloom) November 2, 2016
Du côté des républicains, l'avocat du candidat, Alan Garten a platement démenti les faits à Politico: «Je ne discuterai pas cette affaire car ce serait lui donner la crédibilité qu'elle ne mérite pas.»
L’attaque
Obama critique le patron du FBI
Le président américain a réaffirmé, mercredi, sa volonté de ne pas interférer dans l'enquête du FBI en cours sur les emails de la candidate démocrate Hillary Clinton mais a insisté sur le fait que les enquêtes ne devaient pas reposer sur des «insinuations». Dans une critique (à peine) voilée de la façon dont le patron du FBI, James Comey, a géré le dossier, le président a rappelé: «il existe une norme selon laquelle lorsqu'il y a des enquêtes, nous ne travaillons pas sur des insinuations, des informations incomplètes ou des fuites». «Lorsque ce sujet a fait l'objet d'une enquête complète, la conclusion du FBI, du ministère de la Justice, et la conclusion de plusieurs enquêtes du Congrès ont été qu'Hillary Clinton avait commis des erreurs mais que rien ne méritait de faire l'objet de poursuites judiciaires», a-t-il ajouté. Vendredi dernier, Comey a adressé un bref courrier aux responsables du Congrès pour les informer que ses équipes avaient découvert de nouveaux messages relatifs à l'affaire de la messagerie d'Hillary Clinton, qui avait utilisé un serveur privé lorsqu'elle était secrétaire d'Etat.
Lire aussi: Latinos : les républicains se heurtent à un mur
Le soutien
Le soutien totalement barré de James Franco à Hillary Clinton
Alors que Donald Trump a reçu le soutien de l'un des principaux journaux du mouvement suprémaciste blanc Ku Klux Klan, la candidate démocrate a reçu un autre genre de soutien, très hollywoodien : celui du comédien/artiste/peintre/réalisateur/fan numéro 1 de lui-même/poète James Franco. Okay, c'était ce week-end, mais on n'a pas résisté à l'envie de vous montrer la vidéo dont il fait la voix-off, sur un ton vaguement sexy : «L'homme le plus malin dans la pièce, c'est toujours elle. Après qu'elle ouvre une canette […] elle la recycle toujours. Son nom de code pour les services secrets : Hermione […] Elle est la femme la plus intéressante au monde […] Votez sagement mes amis.» Et de terminer par un clin d'oeil à la caméra. La vidéo a au moins le mérite de l'originalité, puisqu'elle ne présente absolument aucun argument en faveur de la candidate. C'est peut-être là, d'ailleurs, son charme.
La tuile
Donald Trump refuse de payer ses factures de sondage
Vous n'aviez sans doute jamais entendu parler de lui. Habituellement, il est vrai que les stratèges politiques restent plutôt dans l'ombre… Tony Fabrizio, sondeur américain, accompagne de longue date les républicains. Des campagnes pour élire des gouverneur, sénateurs et membres du Congrès, il en a connues. Pour la présidentielle 2016, il a d'abord déployé ses talents auprès de l'ancien gouverneur du Texas Rick Perry, qui s'était présenté à la primaire avant de se retirer de la course, en septembre 2015. En mai, le brave homme a finalement rejoint l'équipe de campagne du candidat à la présidentielle désigné par le camp républicain, Donald Trump. Et voilà qu'on apprend par la presse américaine que le magnat de l'immobilier refuse de verser à l'entreprise de Tony Fabrizio 766 629 dollars qu'il lui doit pour ses services. Presque trois-quarts d'un million de dollars.
Donald Trump a beau clamer sur tous les toits qu'il est suffisamment riche pour ne pas avoir besoin de l'argent des Américains, serait-il un peu short en cash ? A moins qu'il ne s'agisse d'une forme de caprice. Comme le précise le New York Times, Tony Fabrizio est un proche de Paul Manafort, l'ancien directeur de campagne «démissionné» par Trump en août dernier. Mais surtout, il a travaillé de manière répété pour les entreprises de Donald Trump, avec un style qui pourrait vexer le magnat, précise le journal : «[Tony Fabrizio] est connu pour présenter les mauvaises nouvelles aux clients d'une manière abrupte, ce que M. Trump n'a pas toujours bien géré pendant la campagne présientielle.»
La contre-attaque
Clinton brandit l’argument nucléaire
Après un énième rebondissement dans l'affaire des mails qui plombe depuis le début la campagne d'Hillary Clinton, cette dernière a fait diversion en dénonçant, à nouveau, dans un meeting dans l'Ohio lundi soir, le danger que représenterait Donald Trump à la tête de l'arsenal nucléaire américain. «On l'a vu dans cette campagne, quand il s'agit de gérer une crise, Donald Trump perd son sang-froid à la moindre provocation», a-t-elle dénoncé avant de renchérir : «Quand le président ordonne, c'est fini. Les officiers n'ont aucun autre choix que de tirer. Et ça ne prend que quatre minutes.»
"The thought of Donald Trump with nuclear weapons scares me to death. It should scare everyone." pic.twitter.com/E77BgjQGj7
— Hillary Clinton (@HillaryClinton) November 1, 2016
L’intervention
Pékin dénonce la position de Trump sur le changement climatique
La Chine intervient pour la première fois dans l'élection présidentielle américaine sur une question peu abordée jusqu'alors dans la campagne : le changement climatique. A la veille de l'ouverture de la Cop22 à Marrakech au Maroc, Xie Zhenhua, le négociateur chinois pour la lutte contre le réchauffement climatique, a critiqué la volonté de Donald Trump d'annuler l'accord de Paris sur le climat s'il est élu. Si les dirigeants américains «résistent à cette tendance, je ne pense pas qu'ils auront le soutien de leur population et cela nuira à leurs progrès économiques et sociaux», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. «Je pense qu'un responsable politique avisé doit prendre des décisions conformes aux tendances mondiales», a ajouté celui qui doit rejoindre ce mardi Marrakech, accompagné des 80 négociateurs de la délégation chinoise.
Lors d’une conférence sur le pétrole et le gaz naturel dans le Dakota du Nord en mai dernier, Donald Trump annonçait son intention d’annuler l’accord de Paris sur le Climat. [The Guardian news]
L’attaque
Le patron du FBI est accusé d’enfreindre la loi américaine
Le leader des démocrates au Sénat, Harry Reid, a accusé dimanche James Comey, le directeur du FBI, de garder des «informations explosives sur les liens et la coordination entre Donald Trump, ses principaux conseillers, et le gouvernement russe». Dans une lettre virulente, il affirme que Comey aurait enfreint le Hatch Act, la loi qui empêche les agents fédéraux de prendre parti dans l'élection. «Vos actions dans les derniers mois, ont démontré un double-standard troublant dans le traitement d'informations sensibles, prouvant une intention de favoriser un parti plus qu'un autre», lance le sénateur Reid dans sa lettre à l'en-tête du sénat américain.
«Avec le plus grand regret, je vois maintenant que je me suis trompé sur M. Comey» — Senator Harry Reid (@SenatorReid) 30 octobre 2016
With the deepest regret, I now see that I was wrong about Mr. Comey. https://t.co/7tHfOgxvCN
— Senator Harry Reid (@SenatorReid) October 30, 2016
Reid n'en est pas à sa première sortie du genre. En 2012, il avait affirmé au Sénat que Mitt Romney, alors candidat républicain à la présidence contre Obama, n'avait pas payé d'impôts en une décennie. Cela s'est avéré faux, et le sénateur ne s'en est jamais excusé.
La remontée
Donald Trump rattrape son retard dans les sondages
Difficile de dire si l'effet de la réouverture de l'enquête du FBI sur les mails de Hillary Clinton se fait déjà sentir. Plusieurs sondages montrent une remontée de la popularité de Donald Trump auprès des électeurs, depuis le 24 octobre (soit cinq jours avant l'annonce du FBI) : selon l'agrégateur Realclearpolitics, le candidat républicain serait passé, en moyenne, de 39,9% à 41,6% en six jours. Le NewYorkTimes/Siena lui donne 4 points d'avance en Floride (en vote populaire), un swing state dans l'élection.
Mais pour l'institut de sondage FiveThiryEight, à l'échelle nationale, la démocrate aurait toujours 78,8% de chances de gagner l'élection grâce au système des grands électeurs. Elle pourrait ainsi toujours conquérir les états déterminants de Caroline du Nord, Pennsylvanie, Floride et Nevada. De même pour les élections au Sénat (aujourd'hui à majorité républicaine), les démocrates restent en avance sur leurs adversaires avec 71% de chances de retrouver la majorité, toujours selon FiveThirtyEight.
La prédiction
Un professeur qui a prédit correctement trente ans d’élections voit Trump l’emporter
Allan J. Lichtman est un professeur à l'Université de Washington DC. Depuis 1984, il a su prédire correctement l'issue des élections grâce à un système méthodique. Le scientifique a défini treize facteurs déterminants pour emporter l'élection, parmi lesquels le charisme du candidat, le climat social, le succès de la politique internationale, ou encore l'existence d'un scandale. Si six de ces critères ne sont pas remplis, le parti au pouvoir perd les élections. Après s'être basé sur ces mêmes points, Allan J. Lichtman prédit une victoire du candidat républicain. Malgré les scandales qui ont marqué la campagne de Donald Trump, il remplit toujours assez de critères pour l'emporter.
Lichtman a tout de même précisé au Washington Post qu'il n'était pas «un médium», et que cette élection avait le potentiel pour «réinitialiser» les facteurs déterminants d'une élection à la Maison Blanche : «Il peut arriver un moment où le changement est si cataclysmique qu'il modifie fondamentalement la façon dont nous faisons la politique. Et cette élection en a le potentiel.»
Le coup de tonnerre
James Corney, le patron du FBI, rouvre l’enquête sur les mails de Hillary Clinton
Dans une lettre adressée à des élus du congrès, le directeur du FBI a annoncé qu'il relançait l'enquête sur la messagerie privée de Hillary Clinton, offrant par la même occasion un nouveau rebondissement dans la course à la présidence américaine. Du côté des démocrates, on pensait pourtant que l'affaire était close. Après un an d'une enquête débutée à l'été 2015, James Corney avait estimé que les éléments étaient insuffisants pour recommander des poursuites judiciaires. Malgré tout, il avait qualifié le comportement de l'ancienne secrétaire d'Etat - qui avait fait usage d'un serveur privé - de «négligence extrême». A dix jours du vote, le désormais controversé patron du bureau fédéral a annoncé dans une lettre que «le FBI a pris connaissance de l'existence de mails semblant pertinents pour l'enquête», faisant craindre aux démocrates un nouvel obstacle dans l'objectif Maison Blanche.
La déception
Michelle Obama «ne sera jamais candidate à la Maison blanche»
Le président américain a brisé de nombreux espoirs dans une interview radio, donnée vendredi. Il a affirmé que sa compagne, qui a été un important soutien dans la campagne de Hillary Clinton, ne serait jamais candidate pour devenir présidente des Etats-Unis. «C'est une personne des plus talentueuses et brillantes, je ne pourrais être plus fière d'elle, mais Michelle n'a pas la patience et la propension pour être une candidate elle-même. Vous pouvez rayer cela de votre liste.» Jeudi, la première dame des Etats-Unis était au côté de Hillary Clinton lors d'un meeting en Caroline du Nord, un Etat-clé pour la présidentielle dans lequel la démocrate est pour l'instant favorite.
Pour les fans de Michelle Obama, lire l'éloge grandiloquent que lui a accordé le Nex York Times mi-octobre: «To the first lady with love» (A la première dame, avec amour)
La débâcle
Donald Trump ne se finance même plus lui-même
Si Donald Trump est toujours distancé par Hillary Clinton dans les sondages (le New York Times estime que la démocrate a 91% de chances d'être élue), il l'est aussi dans le financement de sa campagne. Les dernières données publiées par la Commission fédérale des élections montrent que le candidat républicain a perdu beaucoup de ses financements, les grands donateurs préférant miser sur les élections au Congrès, organisées aussi le 8 novembre. Sur les 19 premiers jours d'octobre, le milliardaire a levé deux fois moins de fonds que Hillary Clinton avec son comité de campagne.
Selon ces relevés produits à partir des déclarations des candidats, même Donald Trump aurait arrêté de s’autofinancer. Sur les trois premières semaines d’octobre, il n’aurait donné que 31 000 dollars (28 000 euros) pour payer les loyers et salaires de ses militants de campagne. Depuis juillet, il se versait pourtant 2 millions de dollars (1,8 million d’euros) par mois.
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De son côté, Hillary Clinton a collecté en moyenne 2,8 millions de dollars (2,5 millions d’euros) par jour en octobre pour atteindre 62 millions de dollars (57 millions d’euros) sur son compte de campagne au 19 octobre. A la même date, Donald Trump en avait lui 16 millions (15 millions d’euros).
Cette campagne présidentielle sera probablement la plus coûteuse de l'Histoire américaine. L'ONG Center for responsive politics, spécialisée sur la transparence des financements politiques, estime qu'environ 6,6 milliards de dollars (6 milliards d'euros) auront été dépensés pendant tout le cycle électoral (présidentielle et Congrès), soit 86,5 millions de dollars (79 millions d'euros) de plus qu'en 2012.
L’interview
Chaque jour jusqu'à la présidentielle du 8 novembre, Libération interroge un(e) citoyen(ne) américain(e), dans sa série «The Americans». Aujourd'hui, Janet Napolitano, présidente de l'Université de Californie et ancienne ministre de la sécurité nationale d'Obama, détaille l'état du système d'éducation supérieure américain.
La niaiserie
Hillary Clinton fête son anniversaire dans une mise en scène cucu-la-praline
Elle a eu 69 ans mercredi. La candidate démocrate a profité de l'occasion pour crier (et faire crier) au monde à quel point elle était aimée. De sa fille, Chelsea, qui a tweeté : «Joyeux anniversaire maman ! J'espère qu'un jour Charlotte et Aidan seront aussi fiers d'être mes enfants que moi je le suis d'être ta fille». De son mari, Bill, qui lui aussi a vomi son flot d'amour sur le réseau social : «Joyeux anniversaire Hillary ! Bluffé par toi aujourd'hui et tous les jours». On a ensuite eu droit à une chanson de Stevie Wonder (voir vidéo) en personne, à une foule de vœux publiés sur les réseaux sociaux par des célébrités (comme les actrices Elizabeth Banks, Jamie Lee Curtis, Kate Walsh et Michelle Kwan), et même à l'image d'une candidate offrant du gâteau au chocolat aux journalistes qui la suivent. Attention à l'indigestion.
L’immersion
Dans la peau de Donald Trump
Derrière le candidat déroutant, qui est vraiment Donald Trump ? A deux semaines de l'élection présidentielle, le New York Times vient de révéler des heures d'entretien en tête à tête avec le candidat républicain à la Maison blanche. Ces enregistrements, qui remontent à 2014, ont été effectués par l'écrivain Michael d'Antonio, lauréat du Prix Pulitzer, dans la préparation de sa biographie «La vérité sur Trump». Ils dévoilent un Trump pétrifié par la possibilité d'échouer, d'être à côté de la plaque ou oublié, snobé, considéré comme un «has been». «Je n'ai jamais connu l'échec, parce que j'ai toujours transformé l'échec en succès», explique le milliardaire new-yorkais, adepte d'une philosophie tournée vers l'avenir pour éviter de se poser trop de questions. Le passé, son passé ? «Je ne veux pas y penser. Je n'aime pas faire mon introspection parce que je risque de ne pas aimer ce que je vois.»
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Peu disposé à parler de lui, Donald Trump semble néanmoins obsédé par une volonté de ne pas être ridicule, de ne pas s'humilier en public. Il raconte comment il fut marqué par une soirée où le président d'une grande banque, ivre mort, prononça un discours pathétique avant de devoir être porté pour sortir de la salle. «Je ne l'ai plus jamais regardé de la même façon après ça. Je n'oublierai jamais que devant une salle remplie de personnes de la plus haute importance, nous avons dû le porter pour qu'il puisse sortir. Ce genre de choses a eu un impact sur moi.»
An extraordinary look at Donald Trump's psyche: We obtained hours of interviews that reveal his fear of failure. https://t.co/GHXJFUyKuy
— The New York Times (@nytimes) October 26, 2016
Plus attendu, Trump semble être d'une fierté maladive, comme lorsque pour l'une de ses premières escapades amoureuses avec son ex-femme Ivana Trump, celle-ci le mit à l'amende sur la première piste de ski venue. «Donald était tellement furieux qu'il a enlevé ses skis, puis ses chaussures de ski, et il a marché jusqu'au restaurant, raconte-t-elle dans un enregistrement. Il ne pouvait pas le supporter.» Il se souvient aussi de la fierté qu'il éprouva lorsqu'il apparut pour la première fois dans un journal : «Je devais être en 2e année à l'université, je trouvais ça génial…» Enfin, il confie avoir «toujours adoré [se] battre», ce que l'actuelle campagne présidentielle vient confirmer. D'ici deux semaines, il devrait d'ailleurs avoir l'occasion de transformer un nouvel échec en succès.
Le soutien
Jay Z roule pour Hillary
Jay Z a annoncé qu’il allait jouer la semaine prochaine dans l’Etat-clé de l’Ohio en soutien à Hillary Clinton ; laquelle, sur son site internet, promeut en retour le concert gratuit du 4 novembre à Cleveland, soit quatre jours avant le scrutin présidentiel. Le rappeur américain s’était déjà produit en concert dans ce même Etat de l’Ohio en 2012 pour soutenir la candidature du président sortant Barack Obama. Comme lui, d’autres figures people y vont de leur coup de pouce à la candidate démocrate, à l’instar de la chanteuse Miley Cyrus qui, le week-end dernier en Virginie, a arpenté les dortoirs d’une université locale pour appeler à voter Clinton. Dans le camp d’en face, le principal piston recensé de Donald Trump est Ted Nugent, ex-guitar hero à crinière des années 1970/80, qui avait déjà montré voici quelque temps de graves signes de déficience mentale en appelant aux meurtres de Barack Obama et de Hillary Clinton.
Par ailleurs, Hillary Clinton s'est accordé une pause en allant assiter mardi soir, la veille de ses 69 ans, à un concert de la chanteuse britannique Adele à Miami. Adele est à «100% pour Hillary Clinton», a déclaré un porte-parole de la campagne démocrate, Nick Merrill. La preuve, la chanteuse qui détient les records de ventes d'albums au XXIe siècle a expressément demandé, comme les Rolling Stones, qu'aucun de ses sons ne soit utilisé dans les meetings du candidat républicain.
Hillary Clinton était au concert d'Adele à Miami. Adele lui a apporté son soutien en appelant à ne pas voter pour Trump #AdeleLive2016 🇺🇸🇺🇸 pic.twitter.com/andrDiimhx
— Adele France (@AdeleSourceFR) October 26, 2016
La compil
La meilleure attaque de Trump, l'insulte
Le New York Times a listé les 281 personnes, lieux et choses que Donald Trump a insultés sur Twitter depuis qu'il a déclaré sa candidature en juin 2015. «Ces commentaires ne sont pas des pensées privées, ils ne sont pas le résultat d'une caméra cachée embarrassante, d'un commentaire "off-the-record" ou d'un document de presse. Ce sont des déclarations publiques faites par Donald Trump à ses 5,9 millions de followers sur Twitter», annonce le journal.
Top targets of Donald Trump's insults by month. Read the complete list here. https://t.co/jmnHrWQlkz pic.twitter.com/ll0QfS8pym
— The New York Times (@nytimes) October 25, 2016
Hillary Clinton arrive bien évidemment en tête de ses cibles favorites. Il l'a qualifiée pas moins de 198 fois de «crooked» («corrompue»). Des ténors du Parti républicain en prennent aussi pour leur grade, à l'image de Ted Cruz, sénateur du Texas, qualifié le plus souvent de «menteur», de Mitt Romney, «un candidat [à l'élection présidentielle de 2012, ndlr] désastreux qui n'a pas de cran et a tout raté», ou encore de John McCain, qui a représenté le Parti républicain à la présidentielle de 2008, «incapable de faire quoi que ce soit».
Quant aux médias américains, plus d'une vingtaine d'entre eux ont également fait l'objet des foudres du candidat, qu'il a qualifiés de «mauvais», «mensongers» ou encore d'«injustes». CNN, Fox News, Politico, le Washington Post et le New York Times lui-même font partie de la liste.
L’autopromo
Trump lance sa propre émission
Le spectre d'une Trump TV refait surface. Lundi soir, le candidat républicain a lancé Trump Tower Live, son émission quotidienne sur Facebook présentée par ses conseillers, Boris Epshteyn et Cliff Sims. Sa diffusion est prévue jusqu'au 8 novembre. Le but, contourner le «filtrage» des médias. Donald Trump accuse en effet régulièrement les médias de soutenir sa rivale démocrate. Selon l'AFP, l'émission a attiré plus de 1,3 million de vues lundi soir sur Facebook.
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La phrase
Trump rêve d'un scénario Brexit
«Quand nous gagnerons, votre voix se fera entendre dans les couloirs de Washington et dans le monde entier. Ce qui se passe est plus fort que le Brexit», a lancé le candidat républicain à ses supporteurs, lors d'un meeting, lundi, à Tampa en Floride.
Mais comme le relève sur Twitter Ariel Edwards-Levy, journaliste politique au Huffington Post, un scénario à la britannique est peu probable. Les camps du leave (quitter l'UE) et du remain (rester) étaient au coude-à-coude dans les dernières semaines précédant le vote, alors que Hillary Clinton mène aujourd'hui la course en tête dans les sondages. Le dernier en date au plan national, réalisé par CNN-ORC, donne Hillary Clinton vainqueur avec 49 % des voix, contre 44 % pour son rival.
Here is the polling average for Brexit, vs. the past three months of election polls. pic.twitter.com/PQO3cNkxlA
— Ariel Edwards-Levy (@aedwardslevy) October 24, 2016
Le sondage
Hillary Clinton aussi populaire qu’Obama chez les jeunes
Les efforts de la candidate démocrate semblent avoir porté leurs fruits. Alors qu'il y a à peine quelques semaines, Hillary Clinton peinait à convaincre les jeunes de voter pour elle, voilà que sa cote de popularité est montée en flèche selon de récents sondages pour atteindre le niveau atteint par Barack Obama en 2012 : 60 %. Ainsi, plus de la moitié des jeunes Américains affirment vouloir voter démocrate à la présidentielle du 8 novembre. Selon la dernière étude Genforward, Clinton aurait surtout progressé parmi les jeunes électeurs blancs, passant de 27 % en septembre à 35 % en octobre, contre 21 % pour Trump aujourd'hui. Pour cette catégorie d'électeurs, elle pourrait même dépasser les résultats d'Obama en 2012.
En revanche, pour les jeunes de couleur, Clinton reste derrière son allié de la Maison Blanche. Obama avait obtenu, lors de la dernière élection, 91 % du vote afro-américain (80 % pour Clinton), 86 % du vote asio-américain (74 % pour Clinton) et 74 % du vote latino (63 %).
La démocrate reste largement devant son adversaire républicain dans les sondages (voir ci-dessous).
Le débat
La légalisation de la marijuana pourrait être étendue lors de l’élection
En plus de l'élection présidentielle et d'une partie du Congrès, le 8 novembre, les citoyens de cinq états voteront pour ou contre la légalisation de la consommation récréative du cannabis. Selon le New York Times, en Californie, dans le Massachusetts et le Maine, la loi pourrait bien passer. Et dans l'Arizona et le Nevada, de récents sondages montrent des électeurs partagés sur la question.
De telles lois ont déjà été adoptées, ces dernières années, dans l'Alaska, le Colorado, l'Oregon et l'Etat de Washington. Si le vote est favorable en Californie, cela signifierait que fumer du cannabis deviendrait légal sur toute la côte ouest des Etats-Unis. Un passage dans l'Etat californien, qui possède un produit intérieur brut équivalent à celui de la France, pourrait signifier un boom du marché de cette drogue. Selon l'ArcView group, cité par le NYTimes, le marché de la vente de marijuana pour usage médicinal et récréationnel devrait grossir de 7 à 22 milliards de dollars (20 milliards d'euros) sur les quatre prochaines années si la Californie dit "oui".
Le sondage
Clinton continue sa percée électorale
Hillary Clinton ne cesse de tacler son adversaire, Donald Trump. Elle l'a qualifié dimanche de «mauvais perdant» pour son refus, lors du débat qui les a opposés mercredi dernier, de s'engager à accepter le résultat de l'élection présidentielle du 8 novembre.
Bien que la candidate continue de creuser son avance par rapport à son adversaire - 12 points de plus selon le dernier sondage ABC News/Washington post publié dimanche - son ardeur à gagner la présidentielle ne baisse pas pour autant. Dimanche, lors d'un meeting à Raleigh, en Caroline du Nord, elle a harangué les électeurs pour qu'ils aillent voter avant les élections, grâce au système d'«early vote». En accroissant son avance dans des swing states (Etats déterminants) comme la Caroline du Nord ou la Floride, la démocrate pourrait éliminer toutes possibilités pour Donald Trump de rattraper son retard à la dernière minute.
Ce week-end, Hillary Clinton a aussi interpellé ses supporters pour qu’ils votent démocrate lors des élections pour le Congrès (Sénat et Chambre des représentants réunis) organisées aussi le 8 novembre.
L’hypothèse
Les démocrates pourraient bien remporter le Sénat… mais pas pour longtemps
Le parti de Hillary Clinton semble profiter des difficultés de Trump pour prendre de l'avance dans la course électorale pour faire basculer la majorité républicaine au Sénat, le 8 novembre. Selon le site américain Politico, l'issue du scrutin ne se jouerait plus que dans six Etats: le Nevada, la Pennsylvanie, le New Hampshire, ainsi qu'en Caroline du Nord, dans la Missouri et dans l'Indiana, trois Etats historiquement républicains. Pour récupérer la majorité au Sénat, perdue en 2014, les démocrates doivent mettre de leur côté quatre sièges supplémentaires. D'après Politico, le Wisconsin et l'Illinois sont acquis aux démocrates. Ils ne leur manquent plus donc qu'à en obtenir deux supplémentaires.
Si les Républicains ont toutes les chances de perdre leur emprise sur le Sénat le 8 novembre, cela pourrait ne pas durer longtemps, d'après un analyste du Washington post. L'instance est renouvelée au tiers tous les deux ans. Pour la prochaine élection, en 2018, les sièges concernés sont à forte majorité démocrates: 25 contre 8 républicains. Or lors de ces élections de début de mandat, le scrutin est généralement favorable à l'opposition. Si Clinton devient présidente, les démocrates pourraient donc bien voir, deux ans après, basculer leur majorité tout juste récupérée.
L’accusation
Une actrice de films X affirme que Trump lui aurait proposé des relations sexuelles tarifées
I held a press conference on Friday with another woman with claims of Donald Trump's sexual misconduct. Watch below.https://t.co/e33Ye0YIR8
— Gloria Allred (@GloriaAllred) October 17, 2016
Les accusations d'agressions sexuelles contre Donald Trump continuent. C'est au côté de la célèbre avocate des discriminations contre les femmes, Gloria Allred, que Jessica Drake, une actrice porno, a accusé samedi, lors d'une conférence de presse à Los Angeles, le candidat républicain de lui avoir proposé en 2006 une relation sexuelle tarifée. Il lui aurait offert 10 000 dollars (9 000 euros) et la possibilité d'utiliser son jet privé pour le rejoindre dans sa chambre d'hôtel lors d'un tournoi de golf à Lake Tahoe, en Californie. «Cette histoire est ridicule et totalement fausse. M. Trump ne connaît pas cette personne, ne se rappelle pas d'elle et n'a aucun intérêt à la connaître. Ce n'est qu'une nouvelle tentative du camp Clinton de diffamer un candidat qui aujourd'hui arrive en tête dans trois sondages différents», a aussitôt réagi son équipe de campagne.
Jessica Drake est la douzième femme à accuser Donald Trump de harcèlement ou d'agression sexuelle, depuis la diffusion par le Washington Post d'une vidéo datant de 2005 où il déclarait pouvoir faire ce qu'il voulait avec les femmes. Le candidat républicain nie en bloc toutes ces accusations. «Ceci n'est jamais arrivé. Jamais. Toutes ces menteuses seront poursuivies en justice après l'élection», a-t-il lancé lors d'un meeting en Pennsylvanie.