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Libération
The Americans (3/14)

Universités : «La politique sociale de Donald Trump inquiète nos étudiants»

publié le 28 octobre 2016 à 21h21
Chaque jour jusqu’à la présidentielle du 8 novembre, Libé interroge un acteur de la société américaine.

Janet Napolitano est la présidente de l’Université de Californie, un regroupement de dix universités publiques californiennes, comptant plus de 238 000 étudiants.

Clinton a un programme détaillé pour réformer le système d’enseignement supérieur, mais connaissons-nous celui de Trump ?

Non, mais plusieurs de ses déclarations ont provoqué beaucoup d’inquiétudes sur nos campus. Il y a environ 4 000 étudiants sans papiers à l’Université de Californie. Ils peuvent y rester grâce à une ordonnance présidentielle. Trump a dit qu’il voulait l’annuler dès son premier jour en poste. Même s’il ne parle pas des études supérieures directement, sa politique sociale inquiète nos étudiants.

La dette étudiante est un problème aux Etats-Unis. Comment y répondre ?

Le problème a commencé dans les années 90 et s'est accéléré pendant la récession de 2008 à 2009. Tous les Etats ont alors réduit leurs budgets pour les études supérieures. Le système éducatif de la maternelle au lycée, le Medicaid [la couverture santé pour les plus pauvres, ndlr] et les prisons représentent les plus gros budgets fédéraux et ils ne sont pas flexibles. Juste après, on trouve l'enseignement supérieur. Et là, il y a la possibilité que les frais de scolarité compensent les réductions budgétaires. C'est pourquoi les universités publiques sont plus que jamais dépendantes de ces frais.

Le niveau d’éducation est un enjeu très important dans cette campagne…

Il est indéniable que les études supérieures donnent les capacités de suivre l’actualité et de l’analyser. Certaines des déclarations de Trump ont été tellement absurdes… Ses réponses faciles peuvent sembler plausibles quand on habite dans les Appalaches où il n’y a pas de travail ni d’espoir et où peu de personnes vont à l’université. Mais être plus diplômé peut aider à se rendre compte qu’il n’existe pas de réponses faciles aux grandes questions et qu’on doit demander plus à un candidat. Photo AFP