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Libération
La vie à Alep

A Alep, «tous les habitants se sont mis à l'agriculture»

Alepdossier
«Libération» a choisi de donner régulièrement la parole aux habitants de la ville syrienne. Ils racontent leur quotidien dans un pays enlisé dans une guerre sans fin. Aujourd'hui, Brita Haji Hassan, ingénieur, président élu du Conseil local d’Alep-est (l'équivalent du conseil municipal), de passage en France.
A Alep, le 6 octobre. (Photo George Ourfalian. AFP)
publié le 1er novembre 2016 à 18h53

«Dès que le risque d’un encerclement des quartiers d’Alep-Est a commencé à se profiler au début de cette année, le Conseil local a commencé à mettre en place le projet de planter des potagers dans les petites surfaces. Des ingénieurs agronomes d’Alep, soutenus notamment par une ONG allemande ont commencé à distribuer des graines aux habitants et à les former à leur culture.

«Chaque espace possible dans les jardins publics, les cours et les balcons des maisons a été semé. Des petites serres sous plastique ont été aménagées dans certains coins de la ville. Quelques semaines plus tard, des tomates, des aubergines, des haricots verts, des pommes de terre, des courgettes, etc. ont poussé partout.

«D’abord sceptiques, les habitants d’Alep, traditionnellement artisans et commerçants, ont fini par se mettre à l’agriculture. Ils ont été convaincus de l’intérêt de l’opération quand ils ont vu les premiers résultats concrets. Les mères de famille ont notamment été très motivées et se sont impliquées dans les travaux de jardinage quotidiens.

«Depuis que le siège est devenu total il y a deux mois et que pas un produit ne peut arriver dans Alep-Est, beaucoup de familles réalisent combien l’initiative est précieuse. Même si ces productions sont loin de satisfaire les besoins de tous les habitants, pouvoir faire une salade ou ajouter quelques légumes verts dans le riz ou les pâtes en ces jours de pénurie totale est très appréciable.»