Pour annoncer son départ, Mikhaïl Saakachvili a organisé une conférence de presse sur le port d'Odessa, devant le nouveau centre de dédouanement toujours pas ouvert, «car l'argent des travaux a été volé», a-t-il déploré. Il a fustigé le président ukrainien, Petro Porochenko. Celui-là même qui a donné une nouvelle vie politique à l'ex-président géorgien en lui confiant la région d'Odessa en 2015, afin qu'il y combatte la corruption. Saakachvili exprime sa frustration face aux méthodes qui n'ont pas changé, malgré les promesses de Porochenko. «Nul ne m'a jamais autant menti», a lâché le gouverneur, qui a dû renoncer à la nationalité géorgienne pour accepter le poste à Odessa. Il n'a jamais réussi à s'entendre avec les élites locales. «J'en ai marre, a répété Saakachvili. Je suis fatigué des promesses non tenues.» Il accuse Porochenko d'avoir privilégié les «clans criminels». «Et Porochenko, qui l'a utilisé pour asseoir son pouvoir à Kiev, n'a jamais été très conséquent sur sa volonté de réformer, préférant trouver un terrain d'entente avec les élites», analyse Ioulia Shukan, spécialiste de la politique ukrainienne. Mais Saakachvili, qui reste l'un des rares hommes politiques ukrainiens à avoir une bonne cote de popularité, est décidé à poursuivre le combat pour «débarrasser l'Ukraine de la sale corruption».
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