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Libération

Toilettes publiques, peur panique

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publié le 20 novembre 2016 à 20h56

On savait déjà tout de la cassure entre les Français et leurs services publics. Si tant est qu’ils en soient un, on découvre aujourd’hui à quel point le torchon brûle entre les Français et… leurs toilettes publiques. Selon l’étude «Hygiene Matters» du groupe SCA (partenaire de la Croix-Rouge française) réalisée à l’occasion de la journée mondiale des toilettes, samedi, ils ne sont pas moins de 46 % à se méfier des WC publics comme de la peste. Tout simplement parce que l’hygiène y est jugée déplorable, et que le lieu est considéré comme vecteur de maladies diverses et variées. Le pire restant tout de même le métro et autres RER : 59% des personnes sondées estiment que les transports en commun sont le lieu de contamination par excellence. Suivent l’hôpital (40 %), l’école (20 %), le lieu de travail (18 %) et les restaurants - largement réhabilités - avec seulement 14%.

La méfiance envers les toilettes publiques est davantage exprimée par les femmes, 53 %, que par les hommes, 38 %. Cette perception a un impact direct sur leur fréquentation : 41 % des Français affirment avoir récemment renoncé à utiliser des toilettes publiques uniquement par inquiétude concernant leur niveau d’hygiène. Mais une ville sans toilettes publiques, ça donne souvent des coins de rues, des troncs d’arbres et des murs transformés en urinoirs. Et ça peut plomber l’image d’une métropole. Récemment, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a dévoilé un plan de 59 actions pour relancer le tourisme. Le plan ne néglige pas les besoins pressants, avec la création supplémentaire de 200 toilettes publiques.

Selon l’étude de SCA, 2,5 milliards de personnes souffrent dans le monde de l’absence de WC. Il y a aujourd’hui davantage de personnes disposant d’un téléphone portable que de toilettes. Selon 56 % des Français, l’hygiène n’est pas un sujet suffisamment traité par les politiques. A bon entendeur pour l’entre-deux-tours de la primaire de la droite et du centre…