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Libération

Sida : encore trop de nouvelles contaminations

publié le 21 novembre 2016 à 19h06

Quelques jours avant le 1er décembre, journée mondiale contre le sida, l'Onusida dresse un bilan épidémiologique sur le front du VIH qui permet de hiérarchiser les priorités. Depuis deux ans, on assiste à un drôle de jeu d'équilibriste entre accélération du nombre de personnes sous traitement et stabilisation à un haut niveau des nouvelles contaminations.

«Les données sur le nombre de personnes sous traitement sont spectaculaires, note Michel Sidibé, qui préside l'Onusida. Avec 18,2 millions de personnes sous traitement, on assiste à une accélération que beaucoup n'auraient pas imaginée. Plusieurs pays passent désormais à la vitesse supérieure et, ces derniers mois, ce sont encore plus d'un million de personnes qui sont traitées.» Sauf que 2 millions sont contaminées chaque année, ce qui compromet toute éradication de l'épidémie. Pourquoi donc cet échec ? N'y a-t-il pas assez d'argent dans les actions de prévention ? Ou bien sont-elles mal conçues? Le rapport met en avant la notion de cycle de vie. «Nous ne sommes pas vulnérables au VIH de la même façon quand on est enfant, adolescent ou adulte, voire vieil adulte. Cela dépend aussi du sexe, du pays, voire de la région où vous habitez», explique Sidibé. Dans les pays les plus affectés, comme l'Afrique subsaharienne ou l'Afrique du Sud, «la puberté est le moment le plus dangereux , en particulier pour les filles. Ce qui veut dire que l'école doit être le lieu privilégié pour les protéger, pour des mesures d'éducation sexuelle». Ce qui est loin d'être le cas. En Afrique australe, neuf nouvelles infections sur dix concernent les 15-19 ans «et ce sont surtout des filles», dit Sidibé.

Après, ce sont globalement les hommes qui vont être les plus infectés. Entre 15 et 19 ans, ils représentent 35 % des nouvelles contaminations, et ce taux va passer à 63 % pour les 40-44 ans. Les traitements étant efficaces, ces personnes vieillissent avec le virus, mais avec un risque de développer d'autres maladies«cinq fois plus élevé». «C'est là que l'on doit faire de nouveaux efforts»,