«Nous avons approuvé en Conseil des ministres un décret» déclarant «un état d'urgence national en raison de la sécheresse et d'un déficit hydrique dans différentes régions du pays», a annoncé le président socialiste, Evo Morales , en réaction à la pire sécheresse enregistrée depuis vingt-cinq ans en Bolivie. Dans un message télévisé à la nation, le chef de l'Etat a demandé à ses compatriotes de «se préparer au pire». Le décret pris par le gouvernement bolivien permettra «de mobiliser les moyens économiques pour satisfaire ce droit humain qu'est l'accès à l'eau», a poursuivi le Président, expliquant que 2016 était «la plus chaude des cent dernières années».
La sécheresse a déjà provoqué des coupures dans sept des principales villes du pays et l’entreprise publique de distribution d’eau Epsas a annoncé que celles-ci allaient encore s’amplifier à La Paz, la capitale de 800 000 habitants, comme dans la banlieue surpeuplée El Alto (1 million d’habitants). Dans ces deux villes, l’eau ne devrait être distribuée que trois heures par jour. Cette pénurie a déjà déclenché des manifestations dans les rues de La Paz et des conflits qui menacent de dégénérer dans la ville de Potosí entre des agriculteurs utilisant l’eau pour irriguer leurs plantations et des mineurs.