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Libération
Pénurie

Sécheresse : la Bolivie décrète l'état d'urgence

Quand l'eau révèle le mondedossier
Le président socialiste, Evo Morales, a annoncé lundi que le gouvernement avait déclaré l'état d'urgence en Bolivie, où les coupures d'eau touchent déjà sept des principales villes, provoquant manifestations et tensions au sein de la population.
Manifestation contre la pénurie d'eau devant le ministère de l'Economie bolivien, vendredi à La Paz. (Photo Aizar Raldes. AFP)
publié le 22 novembre 2016 à 16h31

«Nous avons approuvé en Conseil des ministres un décret» déclarant «un état d'urgence national en raison de la sécheresse et d'un déficit hydrique dans différentes régions du pays», a annoncé le président socialiste, Evo Morales , en réaction à la pire sécheresse enregistrée depuis vingt-cinq ans en Bolivie. Dans un message télévisé à la nation, le chef de l'Etat a demandé à ses compatriotes de «se préparer au pire». Le décret pris par le gouvernement bolivien permettra «de mobiliser les moyens économiques pour satisfaire ce droit humain qu'est l'accès à l'eau», a poursuivi le Président, expliquant que 2016 était «la plus chaude des cent dernières années».

La sécheresse a déjà provoqué des coupures dans sept des principales villes du pays et l’entreprise publique de distribution d’eau Epsas a annoncé que celles-ci allaient ­encore s’amplifier à La Paz, la capitale de 800 000 habitants, comme dans la banlieue surpeuplée El Alto (1 million d’habitants). Dans ces deux villes, l’eau ne devrait être distribuée que trois ­heures par jour. Cette pénurie a déjà déclenché des mani­festations dans les rues de La Paz et des ­conflits qui menacent de dégénérer dans la ville de Potosí entre des agri­culteurs utilisant l’eau pour ­irriguer leurs plantations et des mineurs.