Elle ne lâche rien. L'ancienne candidate du Parti vert, Jill Stein, est bien décidée à se battre pour «garantir l'intégrité du processus démocratique» de la présidentielle, remportée par Donald Trump avec 290 grands électeurs contre 232 pour Hillary Clinton. Estimant qu'il y avait des «preuves convaincantes d'anomalies», la candidate écologiste, qui avait obtenu 0,98 % des suffrages, a demandé fin novembre le recomptage des voix dans le Wisconsin, le Michigan et la Pennsylvanie. Trois swing states remportés de peu par le républicain.
Sa demande a aussitôt suscité une levée de boucliers du côté des partisans de Trump. Alors que la procédure en Pennsylvanie était estimée par Jill Stein à 500 000 dollars, la Cour de l'Etat a demandé samedi une garantie d'un million de dollars à verser d'ici à lundi avant d'ouvrir la procédure. «Les gens qui demandaient ce recomptage sont des gens ordinaires, avec des moyens financiers normaux. Et ils ne peuvent pas se permettre de payer la somme d'un million de dollars requise par la cour», s'est indignée Jill Stein. La candidate a finalement décidé dimanche de faire appel au niveau fédéral.
Il n'y a pas qu'en Pennsylvanie que le recompte des voix suscite une grande opposition. Le 1er décembre, des partisans et avocats de Donald Trump ont engagé des actions judiciaires contre le recomptage des voix dans le Wisconsin. Une requête qui a été rejetée dès le lendemain par le tribunal fédéral de l'Etat. De son côté, Trump, qui qualifie la demande d'«escroquerie», accuse Jill Stein de «lever des fonds» pour son parti. La campagne de fonds de Jill Stein atteint un peu plus de 7 millions de dollars. Soit le double de ce qu'elle avait récolté pour financer sa propre campagne.
«Notre effort pour recompter les voix dans ces Etats n'est pas destiné à aider Hillary Clinton, explique Jill Stein. Ces recomptages font partie d'un mouvement d'intégrité électorale pour tenter de mettre en lumière la faiblesse du système électoral américain.»