Le jeune photographe Abou Taym al-Halabi a écrit ce message sur Facebook depuis le dernier réduit d’Alep-Est.

«A nos frères et concitoyens qui ont quitté Alep-Est pour se réfugier à l’Ouest. Quand vous foulerez notre terre libre, vos vêtements seront peut-être salis par la poussière imprégnée de l’odeur des corps des enfants. Vous serez sans doute choqués. Mais tout cela ne compte pas.

«Je vous prie surtout d’entrer en silence pour ne pas brusquer les fantômes des anciens habitants qui flottent encore sur les ruines de leur maison. Ici, l’âme d’un homme simple qui traînait une petite charrette. Là, le spectre d’une femme qui a couru à son balcon pour appeler son fils quand elle a entendu s’approcher l’avion.

«Arrêtez-vous et écoutez en silence chaque poignée de gravats. Vous apprendrez comment des milliers de familles ont été enterrées avec leurs rêves pour que vous puissiez vivre et continuer.»