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Libération

Rachats de dettes La BCE allège son soutien à l’économie

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publié le 8 décembre 2016 à 20h06

Mi-figue mi-raisin. La Banque centrale européenne (BCE) a décidé jeudi de prolonger jusqu'à fin 2017 ses rachats massifs de créances, l'une de ses mesures phares pour stimuler une économie toujours vulnérable. Mais elle a semé le trouble en réduisant le volume de ses acquisitions. A l'issue de sa dernière réunion de politique monétaire de l'année, le Conseil des gouverneurs a ainsi convenu de poursuivre ses vastes rachats de dettes publiques et privées jusqu'au 31 décembre 2017, quand ils étaient censés prendre fin en mars. Ces injections massives d'argent dans le circuit financier visent à soutenir la croissance. Mais à partir d'avril, le volume des achats sera limité à 60 milliards d'euros, soit 20 milliards de moins qu'auparavant. Cette annonce a fait craindre une amorce de virage vers une politique monétaire plus restrictive. «Le risque de déflation a largement disparu», a plaidé le président de la BCE, Mario Draghi. Or c'est pour parer ce spectre que la BCE avait décidé en mars d'augmenter le volume de ses rachats de 60 à 80 milliards, a-t-il rappelé. «Cependant, l'incertitude prévaut partout», a-t-il estimé, évoquant notamment les impacts sur l'économie de l'élection de Trump, chantre de protectionnisme, ou du Brexit, encore difficiles à cerner. C'est pourquoi la BCE est prête à continuer son programme au-delà de 2017 «si nécessaire» et à «augmenter sa durée et sa taille» si la situation monétaire venait à s'assombrir, a souligné Draghi.