Un patron d’une chaîne de restauration rapide au Travail, un climatosceptique à l’Environnement, un anti-avortement à la Santé. Donald Trump est en train de nommer un gouvernement à son image : imprévisible et réactionnaire.
«[Les machines] sont toujours polies, font toujours des affaires, ne prennent jamais de vacances, ne sont jamais en retard, ne sont jamais victimes d’accident…»
PDG de CKE Restaurants, une chaîne de restauration rapide, Andy Budzer est un farouche opposant à l'augmentation du salaire minimum, fixé au niveau fédéral à 7,25 dollars par heure (environ 8 euros), qui serait synonyme selon lui de fermeture des restaurants. «Est-ce vraiment utile si Sally fait 3 dollars de plus par heure si Suzie n'a pas d'emploi ?» opposait-il à Clinton qui proposait un salaire minimum à 10 dollars. L'homme soutient en outre activement l'automatisation du secteur, qu'il souhaite appliquer dans ses propres établissements. «Andy va se battre pour apporter sécurité et prospérité aux salariés américains», s'est enthousiasmé Donald Trump.
«Ce débat [sur le réchauffement climatique] est loin d’être réglé.»
Trump n'a jamais caché ses velléités climatosceptiques. La nomination de Scott Pruitt, connu pour ses liens avec le secteur des énergies fossiles, à l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) confirme ses dires. Il y a quelques mois, Pruitt mettait en avant l'absence de consensus scientifique sur le lien entre réchauffement et activité humaine et souhaitait que ce débat soit «encouragé dans les salles de classe, les forums publics et au Congrès». Pruitt s'est aussi battu contre le «Clean Power Plan» d'Obama qui imposait aux centrales électriques des réductions de leurs émissions de CO2. Un projet élaboré par l'EPA elle-même… Il en a aujourd'hui les rênes.
«[La contraception n’a] pas besoin d’être remboursée parce que toutes
les femmes peuvent se la payer.»
Opposé à la prise en charge de la contraception, à la réforme de l'assurance-maladie, à l'avortement, au mariage pour tous… La nomination de Tom Price, ex-chirurgien orthopédique, a provoqué l'ire des démocrates et de plusieurs associations féministes. «Le nommer secrétaire à la Santé, c'est comme demander au renard de garder le poulailler», s'est indigné le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer. Photos Reuters