L’Eglise copte orthodoxe, qui aurait été fondée en l’an 43 à Alexandrie par saint Marc l’Evangéliste, est la plus grande communauté chrétienne du monde arabe. Même si le nombre exact de fidèles est inconnu, on l’estime à environ 8 millions de personnes, soit un dixième de la population égyptienne. Le terme «copte» vient du mot grec Aegyptoe («Egypte»), utilisé par les conquérants lors de l’invasion arabo-islamique en 640. Durant des siècles, les chrétiens ont été tenus à l’écart de la vie politique. Dans les années 70, ils ont été la cible de nombreuses attaques de la part d’intégristes musulmans et se sont trouvés en pratique exclus de certaines fonctions dans l’armée, la police, la justice ou les universités. Après avoir joué un rôle déterminant dans la révolte contre la dictature de Hosni Moubarak, en 2011, puis contre la présidence de Mohamed Morsi, ils ont été visés par de violentes vengeances islamistes. Des dizaines d’églises, mais aussi des écoles ou des entreprises tenues par des coptes, ont été ravagées en 2013. L’arrivée au pouvoir de l’autoritaire général Abdel Fatah al-Sissi, perçu comme l’homme qui a sauvé l’Egypte de la menace islamiste, avait redonné espoir à la communauté. Après la décapitation de 21 travailleurs coptes en Libye, il avait lancé l’aviation contre les positions de l’Etat islamique. Il avait même assisté à une messe de Noël aux côtés du patriarche copte Tawadros II, dans la cathédrale Saint-Marc du Caire. Un lieu hautement symbolique.
Les Coptes, cibles marginalisées
publié le 11 décembre 2016 à 21h16
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