Et dire qu'il n'est que président élu et pas encore en fonction. Les plus optimistes avaient tablé sur un Donald Trump rentrant dans le rang après son élection à la Maison Blanche, forcé d'abandonner ses postures les plus délirantes. Si un statut peut changer un homme, ce n'est pas le cas de Trump qui continue à faire ce qu'il sait faire : du Trump. Sa présidence s'annonce comme un gigantesque conflit d'intérêts à ciel ouvert. D'abord parce qu'il ne semble pas vouloir respecter l'usage qui veut qu'un président américain se tienne éloigné de ses affaires en les confiant à des gestionnaires anonymes. Trump compte, lui, confier les clés de son empire à ses enfants… qui font partie de son équipe de transition. Ensuite parce qu'on peut craindre un mélange des genres entre la diplomatie américaine et les intérêts à l'étranger du groupe Trump, qui serait présent dans une vingtaine de pays à travers ses immeubles, ses golfs et ses hôtels. Enfin, parce que les noms qui circulent pour constituer son équipe vont à l'encontre de ses promesses de nettoyer Washington des lobbyistes, ce que ne semble guère apprécier l'opinion américaine. La liste des candidats pressentis parle d'elle-même : un climatosceptique connu pour ses liens avec le lobby de l'énergie à l'Agence de l'environnement, un ancien de la malbouffe et promoteur des bas salaires comme secrétaire d'Etat au Travail, un ex de Goldman Sachs au Trésor, un anti-avortement à la Santé, un banquier spécialiste des faillites au Commerce et même le patron d'ExxonMobil au poste convoité de secrétaire d'Etat en raison de ses liens avec la Russie… Russie soupçonnée d'avoir aidé à la victoire du candidat républicain. Dernière anecdote qui en dit long : Trump resterait même aux manettes de la production de son émission de télé-réalité qui serait désormais présentée par… Arnold Schwarzenegger. On ne sait plus trop où l'on se trouve. Ou peut-être dans une version trash de House of Cards imaginée par Endemol.
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