Comme un ultime pied de nez à Trump. Dans les dernières semaines de sa présidence, Barack Obama tente de consolider son bilan environnemental. A la demande de défenseurs de l’environnement très inquiets du tout énergie fossile prôné par Trump, Obama a sanctuarisé une trentaine de sites au large de la côte atlantique (de la Virginie au Maine) et dans environ 50 millions d’hectares des mers arctiques de Beaufort et des Tchouktches, interdisant l’exploitation de futurs forages d’hydrocarbures. Près de 98 % des eaux fédérales sur la côte de l’Alaska se trouvent ainsi protégées. Pour combien de temps ?
Trump a promis l’ouverture de nouveaux sites pétroliers et gaziers dans les eaux fédérales et une dérégulation des actions environnementales de son prédécesseur, en s’appuyant sur son futur directeur de l’agence de protection de l’environnement (EPA), Scott Pruitt, grand avocat… des entreprises pétrolières.
Le mémo d'Obama mentionne une «période sans date spécifique d'expiration», ce qui peut entraîner de futurs problèmes juridiques. «Le langage de cette décision est vague, indéterminé, il laisse beaucoup de place à l'interprétation des juges, explique Patrick Parenteau, professeur de droit à l'université du Vermont. Donald Trump subit la pression de nombreux soutiens qui le pousseront à écrire un nouveau mémorandum qui annule celui d'Obama.» Une fois le mémo de Trump publié, une coalition de groupes écologistes, d'Etats côtiers et de pêcheurs attaqueront certainement cette décision en justice. Mais «la procédure prendra des années et peut aboutir en dernier recours devant la Cour suprême, ajoute Patrick Parenteau. Du coup, le Congrès peut aussi adopter une autre stratégie en votant un amendement à la section 12.a de la loi de 1953, autorisant spécifiquement le président à annuler une décision prise par l'un de ses prédécesseurs et ouvrir les zones précédemment protégées à l'exploitation.»