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Libération

Résolution de l’ONU contre la colonisation israélienne

publié le 23 décembre 2016 à 21h36

Très gros malaise à Jérusalem après le vote, vendredi soir, par le Conseil de sécurité, d'une résolution exigeant l'«arrêt immédiat et complet des activités israéliennes de colonisation dans les territoires palestiniens occupés», y compris Jérusalem-Est. Cette résolution, la première depuis 1979, est un camouflet pour l'Etat hébreu, qui risque des sanctions économiques et politiques s'il continue.

L’important dans cette affaire est que le texte a été voté parce que les Etats-Unis n’y ont pas opposé leur veto comme ils le faisaient régulièrement, et que leur représentante s’est contentée de s’abstenir. A l’origine, un premier texte égyptien soutenu par la Ligue arabe devait être présenté jeudi soir et les Etats-Unis avaient déjà fait savoir qu’ils ne s’y opposeraient pas. Parce que Barack Obama a des comptes à régler avec Benyamin Nétanyahou depuis que ce dernier a tenté de torpiller la signature de l’accord sur le nucléaire iranien ? Peut-être. Mais également parce que le président américain semble avoir voulu, à trois semaines de son départ de la Maison-Blanche, poser un geste majeur.

Ces dernières semaines, Nétanyahou avait multiplié les appels du pied vers Washington afin que les Etats-Unis bloquent la résolution égyptienne. Parallèlement, l’Etat hébreu a mené une offensive diplomatique visant à convaincre le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, de reporter le vote du texte. Ses envoyés ont notamment pris langue avec Donald Trump en lui demandant de téléphoner au leader égyptien. Ce que le président élu a fait.

Persuadés d'avoir écarté le danger, Nétanyahou et ses conseillers ont pavoisé trop vite. Car vendredi, la Nouvelle-Zélande, le Venezuela, la Malaisie et le Sénégal ont repris l'initiative en proposant, avec le soutien de la France, qu'un nouveau texte soit soumis au vote à la fin de la journée. En panique ou presque, l'entourage de Nétanyahou a aussitôt accusé Obama et le secrétaire d'Etat, John Kerry, «d'avoir laissé tomber Israël». Les émissaires de l'Etat hébreu sont repartis à l'offensive en sollicitant leurs soutiens à Washington et en tentant d'obtenir un contact avec les proches de Poutine. Qui n'ont pas donné suite.