Le dénouement tragique était programmé depuis le début de l'année 2016. La reprise de la totalité d'Alep, deuxième ville du pays, dont la moitié orientale était contrôlée par la rébellion syrienne depuis l'été 2012, était un objectif prioritaire fixé par la Russie. Celle-ci était intervenue militairement sur le terrain depuis octobre 2015, pour sauver puis imposer le régime de son allié Bachar al-Assad, et éliminer ses opposants, tous considérés comme terroristes. La descente aux enfers s'est faite par paliers, tout au long de 2016. Les campagnes successives de bombardements aériens menées par les aviations russe et syrienne étaient chaque fois plus meurtrières et destructrices. Elles ont permis aux forces prorégime d'encercler totalement Alep-Est en juillet, enfermant quelque 270 000 habitants sans nourriture ni produits médicaux. Les attaques aériennes ont alors visé des hôpitaux, des boulangeries… «Des crimes de guerre», ont protesté des dirigeants occidentaux, sans pouvoir influer sur l'issue, inéluctable.
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