Menu
Libération
Portrait

António Guterres, un Portugais porté ONU

publié le 1er janvier 2017 à 19h56

Vendredi, le Sud-Coréen Ban Ki-moon a fait ses adieux à l’Organisation des Nations unies. Dimanche, l’institution septuagénaire a accueilli son neuvième secrétaire général pour cinq ans, le Portugais António Guterres.

Né le 30 avril 1949 à Lisbonne, António Guterres, ingénieur de formation, s'engage au Parti socialiste portugais en 1974, année de la «révolution des œillets». Deux ans plus tard, il est élu au Parlement où il siégera dix-sept ans et devient Premier ministre, de 1995 à 2002. Catholique, il se dit «personnellement opposé à l'avortement». Redoutable tribun, il soulève les foules en portugais, anglais, français et espagnol.

De 2005 à 2015, il dirige le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Alerté par le «plus important nombre de déplacés dans le monde depuis la Seconde Guerre mondiale», il réforme en profondeur cette institution en réduisant les effectifs au siège pour mieux répartir les fonds du HCR sur le terrain. Lors de son élection, en octobre, même les diplomates russe et américain avaient oublié leurs différends pour s'accorder sur son nom, lors d'un vote à l'unanimité qualifié d'«historique». Dans son discours d'investiture, le nouveau secrétaire a prévenu que «l'ONU doit se préparer à changer» et a appelé à une «réforme globale» de l'organisation. Dans un message diffusé pour le nouvel an, il a souhaité faire de 2017 une «année pour la paix».

A 67 ans, il prend la tête d’une institution en crise qui a été incapable de mettre un terme aux conflits en Syrie, au Yémen, au Soudan du Sud, a couvert les exactions sexuelles de ses militaires en Afrique, a montré son impuissance à stopper la course à l’armement nucléaire nord-coréen… Et cela juste avant la prise de fonction de Donald Trump, qui ne cache pas son mépris pour l’institution. L’espoir placé en António Guterres est grand, mais la tâche est immense.