L'affaire est entendue. La catastrophe de Fukushima est un «désastre créé par l'homme» comme l'a formulé une enquête parlementaire japonaise. L'intérêt de ce doc n'est pas tant dans le rappel de faits connus et des jours de panique au cours desquels le pire a été évité de peu. C'est sur son volet français qu'il apporte un éclairage bienvenu. Par un récit croisé entre le Japon et la France, il expose comment Paris s'est lancé dès le 11 mars 2011 dans une «bataille diplomatique et industrielle pour sauvegarder les intérêts du nucléaire». Au terme d'un an d'enquête, Linda Bendali raconte comment l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire a immédiatement mobilisé son centre de crise pour faire face à de possibles «risques de contamination dans toute l'Europe». La fuite des ingénieurs d'Areva convaincus dès les premières heures que «les Japonais ont perdu le contrôle de la centrale». Les manœuvres de Paris pour que le «nucléaire ne devienne pas un sujet de débat». Sans oublier son aide humanitaire jugée «inutile». Ça n'empêchera pas Nicolas Sarkozy de faire pression pour être le premier chef d'Etat à venir au Japon, et rappeler la nécessité de poursuivre le nucléaire face au Premier ministre Naoto Kan convaincu lui, «qu'il fallait arrêter».
Dans la même rubrique