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Libération

Les Mondiaux de ski slaloment entre les éléments

publié le 12 février 2017 à 20h36

Le plus bête, en montagne, c'est le brouillard. Il en est tombé un sacré rideau ce week-end pour la descente des Mondiaux de ski alpin, à Saint-Moritz, en Suisse. Mais pas n'importe quel brouillard : le «serpent de Maloja». Un phénomène météorologique bien connu dans la région des Grisons, décrit par le philosophe Friedrich Nietzsche qui adorait y séjourner, par un court-métrage de 1924 (Wolkenphänomen, d'Arnold Franck, sur la bande-son d'un violon qui grince) et un autre film, Sils Maria, d'Olivier Assayas (2014). Le serpent est sorti de son panier dès le milieu de la semaine dernière, s'enroulant au milieu de la piste. Ciel bleu tout en haut, beau temps tout en bas. Mais le serpent pionçait entre les deux.

Jeudi, le reptile qui crache du vent a fait annuler la course après le passage de 24 concurrents. Samedi, il a eu raison de la finale femmes et des «séries» hommes. Le Français Guillermo Fayed s'est retrouvé coincé au sommet pendant deux heures trente, en attendant une décision des organisateurs, qui ont finalement reporté les compétitions :  «Ils nous ont même fait monter des sandwichs en hélicoptère. Je ne te raconte pas le prix de revient du morceau de pain…»

Le serpent s'est barré dimanche matin. Tout en menaçant de rappliquer dans l'après-midi. Mais survient un autre problème : la neige. Oui, la neige. Tellement tendre que, chez les hommes, les premiers à s'élancer ont fait la trace pour les suivants. Le Suisse Beat Feuz a eu un terrain bien tassé pour s'imposer avec 12/100e sur Erick Guay (Canada) et 37/100e sur Max Franz (Autriche). Chez les femmes, la victoire revient à la grande favorite Ilka Stuhec (Slovénie) avec 40/100e d'avance sur Stéphanie Venier (Autriche) et 45/100e sur Lindsey Vonn (Etats-Unis), qui devient à 32 ans la médaillée la plus âgée de la discipline.

L’équipe de France, qui visait cinq médailles sur ces Championnats du monde 2017, en est toujours à zéro. Elle espère débloquer son compteur la semaine prochaine grâce à Alexis Pinturault et Tessa Worley dans le slalom géant. Sinon, elle repartira avec le serpent roulé en boule dans ses valises.