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Libération
Irak

Nouvelle offensive à Mossoul : où en est la bataille contre les jihadistes ?

La bataille de Mossouldossier
Les forces irakiennes ont lancé, ce dimanche, une nouvelle offensive dans la partie ouest de la ville, dernier bastion de l'Etat islamique en Irak. La bataille s'annonce plus rude dans cette zone où les ruelles sont étroites et les jihadistes mieux implantés.
Les combattants de la milice paramilitaire Hashed al-Shaabi préparent des positions défensives près du village d'Ayn al-Hisan, à l'ouest de Mossoul, samedi. (Photo Ahmad al-Rubaye. AFP)
publié le 19 février 2017 à 14h34

Quatre mois après le début des opérations militaires, les forces irakiennes vont-elles finir par chasser l'Etat islamique de la deuxième ville du pays ? Après avoir repris la partie est de Mossoul, elles entament ce dimanche une nouvelle phase de l'offensive destinée à libérer des mains des jihadistes la partie occidentale de la ville.

Où se trouvent les forces irakiennes ?

Des unités de la police fédérale ont repris ce dimanche cinq villages au sud de Mossoul, dont un à portée de tir de l'aéroport qui se situe à l'extrême sud de la ville, sur la rive ouest du Tigre, le fleuve qui sépare la ville en deux.

Elles sont soutenues par les Forces d’intervention rapide (forces d’élite du ministère de l’Intérieur) et par des unités de l’armée. Les forces les mieux préparées du pays, les unités du contre-terrorisme (CTS), ne sont pas impliquées dans cette première phase de l’opération mais devraient entrer dans l’ouest de la ville dans les prochains jours. Les forces Hachd al-Chaabi (Mobilisation populaire) sont actives sur un front au sud-ouest de Mossoul où elles ont coupé les voies de ravitaillement de l’EI entre Mossoul et la Syrie. Elles se trouvent aux abords de la localité de Tal Afar, sous contrôle des jihadistes.

Différentes forces sont déployées dans l'est de Mossoul, partie de la ville reconquise en janvier, mais les combattants kurdes (peshmergas) n'y sont pas entrés, se maintenant à quelques kilomètres à l'est et au nord de Mossoul.

A quoi s’attendre dans l’ouest de Mossoul ?

Le principal objectif de cette première phase de l'opération pour l'ouest de Mossoul est l'aéroport et une base militaire proche. Les forces irakiennes vont par la suite tenter d'entrer dans cette partie densément peuplée de la ville par plusieurs directions, y compris par le Tigre où elles envisagent d'utiliser des ponts flottants depuis la rive orientale.

La bataille s’annonce plus dure dans la partie occidentale de Mossoul avec ses ruelles étroites, notamment dans la vieille ville, et face à des jihadistes mieux implantés et tentés de recourir aux civils comme boucliers humains.

La coalition internationale conduite par Washington qui soutient la lutte antijihadiste en Irak et en Syrie a tiré plus de 10 000 munitions sur des cibles de l’EI depuis le début de l’offensive sur leur bastion de Mossoul, le 17 octobre. Elle dispose également de forces spéciales sur le terrain conseillant les combattants irakiens.

Quel impact sur la population ?

L'exode massif auquel s'attendaient les organisations humanitaires avec le déclenchement de l'offensive de Mossoul il y a quatre mois n'a pas eu lieu dans les proportions imaginées. Quelque 200 000 civils ont fui, dont 50 000 sont déjà rentrés chez eux, selon l'ONU.

La communauté humanitaire prévient cependant que la bataille pour l'ouest de la ville pourrait encore provoquer un déplacement massif de population, tandis que des agences d'aide s'emploient à établir de nouveaux camps autour de Mossoul. Elle craint également qu'un siège que pourraient imposer les forces irakiennes sur l'ouest de Mossoul n'entraîne un risque de famine pour environ 750 000 habitants. L'ONG britannique Save the Children a averti qu'environ 350 000 enfants étaient pris au piège dans la partie ouest de Mossoul, exhortant les forces irakiennes, qui appellent les habitants de Mossoul à rester chez eux, et leurs alliés à «tout faire pour les protéger».

Les Nations unies ont quant à elles déclaré ce dimanche que l’urgence était d’établir plus de camps pour accueillir de nouveaux déplacés.