Depuis dix jours, les manifestations se multiplient pour demander la démission du président guatémaltèque, Jimmy Morales, comique télévisuel élu en 2015, qui semble impuissant à protéger de la violence ses 16 millions de concitoyens.
Lundi soir, la police du Guatemala a mis fin à une prise d'otages dans une prison pour mineurs. Sur les quatre surveillants libérés, un est mort des suites de ses blessures. La veille, deux autres avaient déjà été tués par les mutins, membres, d'après les autorités, de Barrio 18, une mara (groupe criminel). Dans les heures qui ont suivi, neuf attaques ont ciblé des policiers à travers le pays. Bilan : 3 morts, 7 blessés. Il pourrait s'agir de représailles de Barrio 18.
La mutinerie visait à dénoncer des mauvais traitements de la part du personnel et à obtenir un régime de visites plus ouvert. Elle est survenue dans le centre pénitentiaire Etapa II, situé à San José Pinula, à quelques kilomètres de la capitale, Guatemala.
Non loin de là se trouve le foyer d’accueil Vierge de l’Assomption où, le 8 mars, un incendie a provoqué la mort de 40 jeunes filles de 14 à 17 ans. Un drame qui avait plongé le pays dans la stupeur. Le foyer était un centre ouvert qui recueillait des jeunes en rupture ou placées sur décision de justice pour les soustraire à un environnement à risques : violences, drogue, abus sexuels… Plusieurs organismes avaient pourtant alerté sur les dysfonctionnements de l’établissement, où les pensionnaires étaient victimes de leurs camarades plus âgées et du personnel. Le Groupe de soutien mutuel, une ONG très respectée, a en outre recueilli des témoignages sur une filière de prostitution forcée à l’intérieur du foyer.