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Libération

Stockholm : «J’ai vu un gros camion blanc qui allait très vite»

Aucune revendication n’a encore été formulée après l’attentat qui a fait, vendredi après-midi, au moins quatre morts et douze blessés dans l’artère piétonne la plus fréquentée de la capitale suédoise. Un suspect a été arrêté dans la soirée.
publié le 7 avril 2017 à 21h26

Un camion a foncé vendredi sur les passants au croisement de l'artère piétonne la plus fréquentée de Stockholm, et a fini sa course dans un grand magasin. L'attaque s'est produite peu avant 14 heures. Il y a au moins quatre morts et douze blessés, ont indiqué vendredi soir les services de sécurité suédois, à la recherche de «celui ou ceux qui sont derrière cet attentat».

Une personne a été arrêtée dans la soirée, sans qu'aucun détail ne soit donné sur son identité ni sur ce dont elle était soupçonnée. Dès l'après-midi, le Premier ministre, Stefan Löfven, avait confirmé que tout allait « dans le sens d'une attaque terroriste».

Forte explosion. Victoria Olsson se promenait dans le centre-ville, accompagnée de son père, lorsque l'attaque est survenue. «J'ai vu un gros camion blanc avancer très vite vers Drottninggatan en roulant sur des corps […], raconte-t-elle. Tout le monde courait, c'était le chaos.» Une autre jeune femme faisait des courses dans le H&M voisin et a entendu une forte explosion, avant d'être à son tour évacuée par les policiers.

Les forces de l’ordre ont très vite entouré tout le centre-ville d’un cordon de sécurité et demandé aux passants de s’éloigner le plus rapidement possible du bâtiment, duquel s’échappait une forte fumée. Les forces de sécurité ont également déployé toutes les ressources disponibles : des hélicoptères survolaient la capitale, dont le centre était inhabituellement silencieux. Les métros continuaient à sortir de la ville avec des passagers, mais revenaient vides. La gare centrale a été évacuée, et les cinémas et salles de théâtre ont été fermés vendredi soir.

Quant au camion, utilisé pour l'attaque, «il a été volé à l'occasion d'une livraison à un restaurant», a déclaré une porte-parole de l'entreprise de transports Spendrups.

Le Centre national contre le terrorisme suédois (Nationellt Centrum För Terrorhotbedömning, NCT) a, par pure coïncidence, présenté un rapport mercredi selon lequel le risque majeur en Suède serait probablement lié à un groupe isolé et à des individus radicalisés seuls. Le niveau de menace d’acte terroriste était jusqu’alors évalué à 3 sur une échelle de 1 à 5, disait mercredi Mats Sandberg, le chef du NCT à la radio nationale, en raison de l’islamisme radical et de ses liens en Suède. Rien pour l’instant ne permet de confirmer ou de contredire ces prédictions. Ce genre d’attentat au «camion bélier» se multiplie ces derniers temps, comme à Nice le 14 juillet mais également à Londres le 22 mars, et sur un marché de Noël berlinois le 19 décembre.

«Contre la terreur». La chancelière allemande, Angela Merkel, a d'ailleurs été une des premières à réagir sur Twitter, et a annoncé que son pays se tenait avec la Suède «contre la terreur». Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a également réagi : «Une attaque contre un Etat membre est une attaque contre nous tous.»

En début de soirée, François Hollande a, dans un tweet, lui aussi manifesté sa compassion : «La France exprime sa sympathie et sa solidarité aux familles des victimes de Stockholm et à tous les Suédois», a-t-il écrit. «Nous condamnons la violente attaque en Suède aujourd'hui», a aussi déclaré le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, souhaitant, dans un communiqué, que les responsables de l'attaque soient «rapidement présentés à la justice».

A Stockholm, autour des cordons de sécurité qui bloquaient le centre-ville, des Suédois affairés tentaient vendredi soir de rejoindre leur domicile. Quelques touristes attendaient de pouvoir regagner leur hôtel situé au cœur de la zone touchée. Des centaines de Suédois se sont mobilisés sur les réseaux sociaux, en particulier Twitter, pour accueillir ceux qui ne pourraient pas rentrer chez eux, grâce au hashtag #OpenStockholm.