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Libération

Uber, de revers en revers

publié le 12 avril 2017 à 21h06

Si Uber pensait pouvoir souffler quelques jours, c’est raté. Mardi, le fondateur de la firme, Travis Kalanick, a annoncé que sa directrice de la communication, Rachel Whetstone, quittait le navire. Ce nom s’ajoute à une liste désormais longue. En mars, l’expert en marketing Jeff Jones avait déjà annoncé son départ. Au même moment, le vice-responsable du programme de cartographie, Brian McClendon, quittait lui aussi la boîte. En février, Uber avait poussé dehors son directeur technique. Il n’aura tenu qu’un mois chez Uber. En plus de subir cette accumulation de départs, la start-up est en train de perdre des marchés. Uber n’a plus droit de cité en Italie. Au Danemark, une nouvelle loi rend obligatoire l’installation de compteurs, ce qui l’empêche d’exercer. L’entreprise quittera donc le pays le 18 avril. A Berlin, la firme a dû accepter d’employer des taxis pour continuer à assurer son service. Même quand l’entreprise ne se voit pas contrainte de quitter un pays, de nouvelles réglementations lui compliquer la tâche. Le Royaume-Uni est ainsi parvenu à imposer à Uber de donner à ses chauffeurs des contrats de salariés quand le Portugal ou la France tentent tant bien que mal de définir un cadre législatif strict.

S'il n'y avait que ça… Mais non. Uber est la cible de plusieurs plaintes. Début avril, Google puis Waymo accusaient l'entreprise de «vol de secret industriel et violation de brevet». L'entreprise de camions autonomes Otto, rachetée par Uber, aurait volé 14 000 dossiers à la filiale d'Alphabet, dans le but d'imiter ses capteurs. Une autre plainte reproche à l'entreprise d'avoir mis au point une technique «intelligente et sophistiquée» pour arnaquer des clients. S'ajoute à cela un nombre incalculable de controverses. Le 28 février, une vidéo de Kalanick expliquait qu'il était «responsable de sa propre merde. Je dois fondamentalement changer et grandir». Le boss aurait effectivement besoin d'un coup de pouce.