«Une lune de Saturne capable d'abriter la vie», s'emballent les médias anglophones après une annonce de la Nasa. En réalité, une étude publiée dans Science indique juste qu'on a détecté de l'hydrogène dans les panaches qui s'échappent d'Encelade, ce satellite de Saturne recouvert de glace et parsemé de geysers. Sous la glace, un océan liquide. Fin 2015, la sonde américaine Cassini s'est approchée d'un de ces panaches. L'analyse des matières éjectées a montré la présence d'hydrogène. Or, l'hydrogène est l'ingrédient d'une réaction appelée méthanogenèse : combiné à du dioxyde de carbone, il permet à aux microbes terriens de produire du méthane… Ce que la Nasa résume dans sa vidéo à la formule : «L'hydrogène est une source de nourriture, c'est un bonbon pour les microbes.» Alors, eau liquide + bonbons pour microbes = recette de la vie ? En théorie, oui, cela peut fonctionner. La vie sur Encelade en est-elle plus probable qu'on ne le pensait ? Absolument pas. Ce qui est certain, c'est que Cassini arrive en fin de vie : elle doit se consumer cette année dans l'atmosphère de Saturne. C'est donc le moment idéal pour peaufiner le bilan de sa mission.
Astronomie
De l’hydrogène sur un satellite de Saturne… et alors ?
Activité supposée de l'océan souterrain d'Encelade : de l'hydrogène pourrait être produit au fond, là où l'eau interagit avec la roche. (Image NASA.JPL-Caltech)
par Camille Gévaudan
publié le 14 avril 2017 à 20h36
Dans la même rubrique