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Etats-Unis

Fox News : Bill O'Reilly renvoyé après des accusations de harcèlement sexuel

La chaîne de télévision conservatrice américaine a décidé de se séparer de son présentateur star après des plaintes de plusieurs femmes, journalistes et invitées de l'émission «The O'Reilly factor».
Bill O'Reilly, à New York en avril 2016. (Photo Ilya S. Savenok. AFP)
publié le 20 avril 2017 à 15h21

«La chute de Bill O'Reilly donne une magnifique leçon aux femmes qui travaillent», titrait, mercredi, la chroniqueuse médias du Washington Post, Margaret SullivanLa famille Murdoch, à la tête de 21st Century Fox, propriétaire de la chaîne télévisée Fox News, a annoncé, mercredi, après un long suspense, se séparer du présentateur Bill O'Reilly. La star de l'émission de prime time «The O'Reilly Factor» était sur la sellette depuis plusieurs semaines. Le 1er avril,  le New York Times avait révélé que le journaliste et Fox news avaient payé 13 millions de dollars (environ 12,2 millions d'euros) à cinq femmes pour étouffer leurs accusations de harcèlement sexuel et éviter toutes poursuites judiciaires.

«Je regarde les infos sur O’Reilly, un jour viendra où les hommes riches ne pourront plus payer pour éviter des poursuites judiciaires pour un comportement criminel et finiront en prison.» — Maxine Waters (@MaxineWaters) 20 avril 2017

Fox News n'en est pas à son premier cas de harcèlement sexuel. En juillet 2016, Roger Ailes, 76 ans, fondateur et ancien directeur de la chaîne, a été aussi renvoyé suite à des accusations de harcèlement sexuel à l'encontre de plus d'une vingtaine de ses employées, dont l'ancienne Miss Amérique et présentatrice Gretchen Carlson. Il aurait reçu une prime de départ de 40 millions de dollars.

Commentaires sexuels et racistes

Après cette affaire, Rupert Murdoch, et ses fils James and Lachlan qui dirigent le groupe, ont affirmé vouloir «maintenir un environnement de travail basé sur la confiance et le respect». Laisser passer une nouvelle affaire de harcèlement sexuel n'était donc plus envisageable. Surtout qu'après les révélations du New York Times, d'importants annonceurs se sont désengagés de l'émission.

Bill O'Reilly était de retour de vacances en Italie quand il a appris la nouvelle. La veille, une autre femme avait témoigné, anonymement, avoir subi des commentaires sexuels et racistes de la part du présentateur en 2008. «C'est extrêmement dur que je doive partir à cause d'accusations totalement infondées», a maintenu le journaliste dans un communiqué.

La famille Murdoch voulait aussi éviter tout scandale qui ternirait l'image du groupe car, au même moment, en Grande-Bretagne, ils tentent d'obtenir l'autorisation du gouvernement pour acheter Sky TV, un service de télé par satellite. Bien que l'élection de Donald Trump ait été une bonne nouvelle pour Fox News, le départ forcé d'O'Reilly est un coup dur. En janvier, la chaîne a déjà perdu leur très populaire présentatrice Megyn Kelly, partie chez le concurrent NBC. «The O'Reilly factor» est une des émissions les plus regardées de la chaîne conservatrice, avec environ 4 millions de téléspectateurs tous les soirs.